Migrer, oui. La question ne fait pas débat. En revanche, c’est le timing qui s’invite dans la discussion. Selon Gartner, la maturité de Windows 10 et de tout l’écosystème (constructeur, éditeurs, prestataires) n’est pas encore optimale. Au «Quand migrer ?», le cabinet répond par un laconique «Ça dépend…». La question sera au centre de l’Expert Event Windows 10 co-organisé par Sogeti Luxembourg et Microsoft jeudi 3 mars aux Espaces Réunions de Leudelange.
Migrer peut être une nécessité, en particulier dans le scénario d’un renouvellement de parc. Inutile de passer par l’étape intermédiaire de Windows 8. Aller tout de suite à la case Windows 10. Autre scénario : accéder aux nouvelles fonctionnalités professionnelles de Windows, en particulier celles pour la sécurité (Device Guard, Windows Hello…).
Migrer ne signifie pas foncer tête baissée. Le nouveau modèle de mise à jour CBS (Current Branch for Business) caractérisé par des versions plus régulières (tous les 4 à 6 mois) ne manque évidemment pas d’attrait, mais s’avère aussi plus difficile à suivre pour les éditeurs et les entreprises. Gartner appelle donc à la prudence, aujourd’hui en tout cas. Et de proposer aux entreprises qui se veulent «offensives» de migrer à partir du deuxième semestre. Quant aux autres, elles pourront attendre 2017 pour sauter le pas. Ce qui ne signifie pas pour autant que la préparation ne doit pas se faire dès cette année. Au contraire, insiste Gartner, «Windows 10 constitue une migration inévitable et figurera en tête des priorités de tous les responsables de l’informatique de l’utilisateur final à partir de 2016».
Le produit est une chose, l’écosystème en est une autre. Où en sont, pour commencer, les constructeurs ? Il n’y a toujours pas de terminaux qui exploitent pleinement Windnows 10 -Device Guard et Windows Hello exigent du hardware spécifique. Retard, également, côté éditeurs : tous n’ont pas encore certifié leurs applications «critiques». Quant aux intégrateurs, ils arrivent en ordre dispersé. Fortement engagé, Sogeti est certainement l’un des plus avancés.
Pour Gartner, il ne s’agit pas d’attendre, encore moins de postposer, mais d’aborder la question de la migration de façon progressive, voire séquencée. La migration peut se faire par usages différenciés -des opérationnels qui ont besoin d’une tablette peuvent tester en avance de phase- ou en fonction de l’usure d’une partie du parc existant.
En tout état de cause, il est temps de mettre le projet à l’agenda. Même si les déploiements massifs ne sont pas attendus avant 2017, le moment est venu de s’y préparer. Concrètement, cela signifie : sonder les prestataires, tester, se familiariser et planifier.
«Il n’y aura pas de Windows 11, 12… Sachez-le !»
Kamel Abid, Expert Leader, Sogeti.
«Nos habitudes de travail ont indéniablement changé. Le télétravail se généralise comme une pratique complémentaire et les collaborateurs les plus sédentaires (HR, finance…) ont désormais droit à leur laptop. L’ordinateur fixe disparaît peu à peu et la tablette a passé les portes des plus rigides administrations», observe Kamel Abid, Expert Leader, Sogeti. Dans l’ère du temps, ces comportements modifient le rapport à l’espace de travail; un espace inscrit dans un système d’information à la fois souple et sécurisé, notamment face aux nouvelles menaces et cyber-attaques.
Avec Windows 10, les utilisateurs peuvent enfin enregistrer intégralement leurs profils utilisateur et leurs données dans le cloud. Kamel Abid y voit un solide avantage : «le dernier-né de la firme de Redmond vous donne donc accès à vos informations partout. Et ce quel que soit le device que vous utilisez.» Cette souplesse, c’est aussi la possibilité pour les employés d’une grande compagnie de choisir parmi une large gamme d’appareils l’équipement ou les équipements les plus adaptés à leurs propres besoins : tablette, deux-en un, Touch-screen laptop.
Cette avancée vers la mobilité des usages et des données intervient alors que les menaces qui pèsent sur les systèmes de sécurité informatique n’ont jamais été aussi élevées. «Avec Windows 10, Microsoft prend la balle au bond et assure une défense accrue à la hauteur des enjeux et du challenge que nous pose la communauté Hacker», assure Kamel Abid. Microsoft Passport et Windows Hello remplacent le mot de passe par des outils biométriques faciles à utiliser, intégrant notamment la reconnaissance par l’iris. La protection des données sensibles est aussi facilitée, avec une séparation marquée entre les fichiers personnels et professionnels -point essentiel dans le cas d’une stratégie BYOD. Bref, plus de confort avec un système plus sûr.
Enfin, Windows 10 est le dernier système d’exploitation produit par la firme américaine. «Il n’y aura pas de Windows 11, 12… Sachez-le !», insiste encore Kamel Abid. L’éditeur américain introduit désormais les mises à jour fonctionnelles. Ce dernier OS constitue donc le tremplin nécessaire pour opérer la transition vers une ère post-PC, au sein d’un environnement de travail agile et adapté aux besoins évolutifs des entreprises et institutions.