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Vers une « EU Inc. » pour nos startups ?

« EU Inc. », un statut juridique paneuropéen pour favoriser l'émergence de véritables géants technologiques européens. Un projet qui relance l’idée de « 28ème régime ».

Vers une « EU Inc. » pour nos startups ?

Des entrepreneurs et investisseurs militent pour la création d’un « EU Inc. »

« EU Inc. », un statut juridique paneuropéen pour favoriser l’émergence de véritables géants technologiques européens. Un projet qui relance l’idée de « 28ème régime ».

Parmi les premiers signataires de la pétition, Patrick Collison, le patron irlandais de la start-up américaine Stripe, Ilkka Paananen, le directeur général de l’éditeur finlandais de jeux vidéo mobiles Supercell ou Eléonore Crespo, CEO de la licorne française Pigment.

Tous appellent à une « renaissance technologique » alimentée par la création d’une entité paneuropéenne unique pour promouvoir les startups et l’innovation dans le bloc.

La pétition a également été signée par les sociétés de capital-risque Index Ventures, Sequoia et Seedcamp.

Un élan étouffé

Dans la présentation de la pétition, les signataires regrettent sur le site nouvellement créé « la fragmentation de la scène des startups » en raison de la multitude de pays et de cultures en Europe, alors que ces aspects sont souvent présentés comme des avantages.

Et d’associer la conformité juridique et réglementaire à un « fardeau ». Quant à la collaboration transfrontalière, elle est « rare ». Contrairement aux capital-risqueurs américains, le capital des investisseurs européens a tendance à rester à l’intérieur des frontières nationales, remarquent encore les signataires. Cela se traduit par « un élan étouffé, un potentiel non réalisé et une limite artificielle aux chances de succès de nos startups ».

Plutôt que d’écrire une nouvelle législation à l’échelle de l’UE pour simplifier la réglementation des startups technologiques, les fondateurs appellent les décideurs politiques à autoriser la création d’une nouvelle entité unique, appelée « EU Inc. », dans le cadre du « 28ème régime ». En clair, une simplification et, surtout, une harmonisation au niveau européen des dispositions juridiques relatives au droit des sociétés, aux régimes d’insolvabilité, ainsi que quelques règles relatives au droit du travail et au droit fiscal.

Processus d’investissement normalisés

Ce « 28ème régime » aurait l’avantage d’apporter une grande simplicité aux entrepreneurs et investisseurs en Europe, tout en rééquilibrant l’attractivité des jeunes entreprises innovantes -ayant désormais plus facilement une ambition européenne et une plus grande capacité à saisir les opportunités partout en Europe– par rapport à celle des grandes entreprises, généralement moins innovantes.

« La nouvelle structure EU Inc. normaliserait les processus d’investissement, simplifierait les opérations transfrontalières et créerait un cadre unifié pour les options d’achat d’actions des salariés » pour aider les startups européennes à se développer rapidement et à attirer plus de capitaux.

 « Il ne s’agit pas d’imiter la Silicon Valley. Il s’agit de s’appuyer sur nos atouts européens uniques : notre diversité, notre vivier de talents décentralisé et nos pôles de start-up uniques. » Cela devrait conduire à une croissance plus rapide, à davantage de succès révolutionnaires et à un afflux de capitaux mondiaux. L’Europe deviendrait « le meilleur endroit pour créer une entreprise innovante ».

EU Inc. dans l’esprit de l’IEC

Dans le monde des startups, l’élan est primordial. Tout ce qui vous ralentit nous tue en nous empêchant d’atteindre la vitesse de libération. « Malgré le talent de classe mondiale, l’ambition mondiale et les atouts uniques de l’écosystème des startups européennes, il est toujours absurdement difficile de construire quelque chose ici. EU Inc. vise à supprimer ces contraintes artificielles et à donner à nos startups la possibilité de vraiment accélérer », a déclaré Andreas Klinger, Prototype Capital, ex-CTO Product Hunt.

Cette « EU Inc. » permettrait une standardisation des processus d’investissement pour permettre de véritables investissements paneuropéens ; l’introduction d’un programme uniforme d’options sur actions pour les salariés afin de diffuser plus largement le succès des startups ; la simplification des transactions transfrontalières telles que l’emploi et les mouvements de capitaux et la digitalisation complète du processus de création d’entreprise en quelques heures ( en anglais et en ligne ).

Voici quelques semaines, Mario Draghi, l’ancien président de la BCE, avait proposé l’IEC ( Innovative European Company ) dans son rapport très remarqué. Cette proposition vise à fournir aux startups innovantes des dispositions juridiques harmonisées dans les domaines du droit des sociétés et de l’insolvabilité ainsi que dans des aspects importants du droit du travail et de la fiscalité.

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