Trop de notifications minent la productivité
Les notifications, dans un sens nécessaire, sont aussi « le plus grand obstacle à la productivité » sur le lieu de travail. Analyse d’un phénomène sous-estimé.
Combien de fois par jour notre travail est-il interrompu par un e-mail, un message sur Slack ou une visioconférence impromptue et inutile ? Trop souvent, c’est sûr. Mais encore ? A l’issue d’une étude quantitative sur le sujet, Asana a chiffré que 56 % des 10.624 travailleurs de la connaissance interrogés se sentent obligés de répondre aux notifications. Ce qui impacte négativement notre capacité à nous concentrer en sollicitant constamment notre attention.
A l’inverse, 33 % seulement de notre temps est consacré à des tâches dites « qualifiées », c’est-à-dire significatives. Et 9 % de la journée sont consacrés à des travaux réellement stratégiques, ceux qui permettent d’atteindre des objectifs majeurs.
La surcharge de ce « travail sur le travail »
Certes, les notifications doivent être considérées comme faisant partie intégrante du travail moderne. Cela dit, pour les auteurs de l’étude, elles sont aussi « le plus grand obstacle à la productivité » sur le lieu de travail.
Autre enseignement de l’étude, ce sont les managers qui souffrent le plus de la surcharge de ce « travail sur le travail ». De fait, leur rôle les amène à se concentrer fréquemment sur la délégation de tâches, la coordination avec d’autres équipes et la supervision de leurs subordonnés directs. En conséquence, les managers consacrent 62 % de leur journée de travail à des tâches subalternes.
Résultat : le bombardement de notifications au quotidien impacte négativement le bien-être et la satisfaction au travail. 42 % des personnes interrogées par l’étude affirment souffrir à la fois d’épuisement professionnel et du syndrome de l’imposteur.
La stratégie… cette oubliée
Et la stratégie ? Depuis la pandémie, elle a connu une chute vertigineuse de 36 %. Elle représente aujourd’hui moins de 10 % d’une journée de travail ! Pour Asana, il n’y a rien de vraiment étonnant. Ces mutations reflètent des difficultés rencontrées. Les entreprises ont du mal à coordonner leurs équipes dans un monde du travail toujours plus hybride. Du mal, aussi, à mettre tout le monde sur la même longueur d’onde lors de la planification du travail.
Compte tenu de ces évolutions, il n’est pas surprenant que les employés aient leur propre idée de comment et où ils travaillent le mieux. Idéalement, ils souhaitent travailler aussi bien au bureau qu’à la maison, à parts égales. Plus que jamais, les bureaux sont prisés pour organiser des activités collaboratives : accueil des nouveaux employés, entretiens individuels avec leur supérieur, planification stratégique, etc. En revanche, pour le travail qualifié, c’est le télétravail qui prime.