«Opération technique de clarification de l’actionnariat», insiste d’emblée Gérard Hoffmann, Président et administrateur délégué, Telindus Luxembourg. En reprenant les 35,3% d’actions qu’ArcelorMittal détenait dans Telindus Luxembourg, ce qui amène le groupe belge à détenir 100% du capital, Proximus a tout simplement confirmé son double engagement : recentrage sur le Benelux et renforcement dans le domaine ICT.
La précision est importante. Inutile, par conséquent, de voir, à travers cette opération, une quelconque ‘prise de contrôle’, Telindus étant déjà gérée par Proximus depuis 2006. «Pas de changement majeur à attendre et donc pas de changement d’orientation», clarifie Gérard Hoffmann. L’objectif de Proximus en reprenant les parts du groupe sidérurgique, est clair : renforcer sa présence sur le marché grand-ducal tout en maintenant la stratégie qui est à l’origine de sa position enviée tant en qualité d’intégrateur via Telindus que d’opérateur télécom via Tango.
L’opération ne répond pas davantage à des objectifs en termes de timing. Le recentrage de Proximus sur le Benelux était déjà en cours, la cession de Telindus France au groupe Vivendi début 2014 en fut d’ailleurs une étape marquante. Aussi, la transaction de ce début décembre 2015 relative à Telindus Luxembourg ne fait que confirmer le bon déroulement de la feuille de route. D’un point de vue opérationnel, rien ne changera pour les clients dans l’immédiat.
Quant au groupe ArcelorMittal, il a pleinement joué son rôle d’actionnaire -initialement sous les couleurs de l’Arbed. «Nous avons toujours bénéficié de son support pour lancer les investissements qui, au fil du temps, se sont imposés, insiste Gérard Hoffmann. Aujourd’hui, le contexte est quelque peu différent, tant pour eux que pour nous. De part et d’autre, en effet, la volonté est de se concentrer sur nos coeurs d’activités respectifs.»
Telindus Luxembourg -plus de 400 employés, chiffre d’affaires estimé aux environs de 117 millions EUR à fin 2015- et Tango, premier opérateur alternatif, s’en trouvent donc renforcés dans leur mission. «Nos clients l’ont bien compris, nos collaborateurs aussi : cette transaction technique affirme le sentiment d’appartenance à un groupe majeur; c’est aussi, de la part de notre maison-mère, l’expression de sa confiance», observe encore Gérard Hoffmann.
Côté Proximus, justement, l’opération lève les contraintes liées aux actionnaires minoritaires. En somme, les prises de décision pourront être prises plus rapidement encore. «La dynamique de groupe n’en sera que plus forte. Telindus Luxembourg et Tango continueront donc à se compléter mutuellement sur ce marché. Et à croître plus vite, tout en gardant le cap.»
C’est donc, d’une certaine façon, ‘business as usual’. A court terme, le catalogue des produits et services ne sera pas impacté, les investissements non plus, mais à moyen terme, des synergies avec Proximus et Tango seront développées. Quant au fil rouge, il reste le même : convergence. Toujours plus de convergence. Laquelle passera par une extension de l’offre.
Cette annonce intervient au moment où le groupe achève le développement de son réseau LoRa dédié à l’Internet des objets. «Une première en Europe, avait fièrement annoncé Dominique Leroy, CEO, Proximus, lors du lancement commercial à la mi-octobre. Nous allons contribuer à la révolution digitale en Belgique et au Luxembourg.»