Un marché plus tendu avec une pression accrue sur les prix, une demande de délais de réponses plus rapides et des clients de plus en plus exigeants. Tels sont les résultats d’une étude sur les quatre grandes tendances 2016 des Supply Chains réalisée par Deloitte qui a ainsi pu identifier quatre grandes tendances dans la supply chain et son rôle dans la performance de l’entreprise.
> Value Webs – Les Supply Chains classiques se transforment aujourd’hui en réseaux dynamiques et connectés appelés «value webs» caractérisées par des relations complexes, connectées et indépendantes où la maîtrise des flux de connaissance, de la formation et de la collaboration devient aussi importante que la maîtrise des flux de produits, de contrôles et de la coordination. Ce qui engendre trois choses : des connexions avec des acteurs plus nombreux et de plus petite taille, plus d’agilité et de flexibilité, mais aussi la génération de risques supplémentaires. A la différence des Supply Chains linéaires, la création de valeur repose sur les échanges d’informations.
> L’adoption des nouvelles technologies – Les impressions 3D, les drones et les véhicules autonomes sont les technologies qui devraient apporter les plus grands changements dans les Supply Chains de demain. Il apparaît que l’adoption d’outils d’optimisation des stocks et des flux, et ceux liés aux analyses prédictives sont nécessaires pour être performants, mais restent insuffisants. 7 millions de dollars seront investis dans les nouvelles technologies en Supply Chain d’ici deux ans. Deux freins ont toutefois été identifiés : l’absence de visibilité (36%) et le manque de talents adaptés à l’utilisation des nouvelles technologies (31%).
> L’Internet des objets – Le développement des objets connectés dans les Supply Chains a modifié profondément le cercle de valeur de l’information en démultipliant les données. Ces données propres à l’entreprise sont communiquées, compilées et analysées et servent à anticiper les risques, clé de performance des Supply Chains, et à agir de manière plus innovante et efficace. Tous les secteurs sont touchés par ce phénomène. Dans le secteur automobile, l’utilisation de capteurs de mesures du taux d’humidité dans les ateliers de peinture des carrosseries de voiture a permis d’améliorer le ROI de 166% en 5 ans. D’autres exemples existent dans l’électroménager, l’aéronautique, la logistique ou le transport et le domaine ferroviaire.
> Un nouveau modèle de gestion des talents – Identifier les compétences à développer s’avère essentiel pour rester ou devenir un leader, et les entreprises estiment que la réflexion stratégique et la résolution de problèmes (74%), la collaboration avec les partenaires (68%) et la maîtrise des nouvelles technologies (67%) sont les compétences sur lesquelles il convient d’investir dès aujourd’hui.
La force d’une Supply Chain efficace, c’est de pouvoir faire preuve de réactivité et de flexibilité en toutes circonstances. Au cœur de cette problématique : la rapidité avec laquelle les informations critiques circulent au sein de la chaine logistique entre les fournisseurs, prestataires logistique, distributeurs et clients finaux, et ce à tous les niveaux. Dans ce nouvel environnement, une nouvelle Supply Chain devient nécessaire, une Supply Chain 4.0, qui demande aux industriels de prendre en charge la distribution et la logistique jusqu’au client final. L’industriel va devoir ainsi développer des canaux de distribution directe et centres de service client, puis planifier son réseau logistique avec des prestataires en mesure d’assurer un service de plus en plus élaboré (y compris l’assemblage dans certains cas) et de bout en bout avec le client final, tout en ajustant l’ensemble du cycle en fonction des retours d’informations et leur analyse via les outils type big data / analytics. Les gagnants sont ceux qui sauront s’adapter à cette révolution le plus rapidement possible, pour laquelle la digitalisation des flux d’information et leur échange en mode électronique devient la clé de voute d’une telle organisation. Les flux d’information deviennent ainsi tout aussi critiques que les flux de marchandises.