Si Infinidat interpelle par les performances de son InfiniBox, la start-up d’origine israélienne renvoie les entreprises à des questions plus fondamentales sur le stockage, en particulier son coût.

Trop cher. Pour Infinidat, s’il baisse en apparence, le coût du stockage est -et reste- trop élevé. «Casser les prix, comme le font déjà les fournisseurs traditionnels en pratiquant des politiques tarifaires agressives, ne changera rien, si ce n’est à déstabiliser encore un peu plus le marché», estime François Morel, Country Manager, Infinidat France, venu à Luxembourg présenter avec Quantum une approche différente du stockage face à une trentaine de décideurs informatiques réunis par YeS Management.

«Ne vous fiez plus aux prix d’appel, prévient François Morel. Ils sont basés sur le modèle des compagnies aériennes low-cost : vous paierez indirectement à travers une myriade de services premium auxquels vous devrez souscrire et qui, in fine, alourdiront très vite la facture et, plus encore, les coûts à l’usage.» La solution d’Infinidat ? Une autre approche du stockage, tout simplement. A commencer par une architecture hybride. Si, conceptuellement, elle s’inscrit dans la tendance SDS (Software-defined Storage), approche répandue chez les challengers du marché et chez les éditeurs de logiciels de virtualisation du stockage, elle se distingue par sa gestion analytique qui tente d’offrir le meilleur positionnement possible des données, regroupées par blocs de 64 Ko avec empreinte (checksum) sur les médias internes.

Dans l’architecture du constructeur, les données sont ingérées et découpées en 14 sections auxquelles sont ajoutées deux sections de parité. Les données ainsi découpées sont distribuées sur 16 disques différents de la baie. En répartissant ainsi les données entre les disques, Infinidat réduit les risques de points chauds et assure une distribution «équitable» des données sur les disques. L’objectif est de maximiser les performances et la disponibilité des données tout en assurant un temps de reconstruction minimum en cas de défaillance d’un disque.

3 secondes par an d’indisponibilité !

Selon Infinidat, son architecture permet d’assurer une disponibilité de 99,99999% des données, soit moins de trois secondes d’indisponibilité par an ! Les performances ne sont pas en reste puisqu’une baie haut de gamme Infinibox F6000 délivra 1 million d’IOPS et 12,5 Go/s de bande passante avec une capacité utile (avant compression) de 2,7 Po, le tout dans un rack 42 U construit autour de serveurs Dell multi-coeurs et autres technologies de connectique on ne peut plus standard. Et François Morel d’ajouter que la baie est commercialisée au fil des volumes consommés selon le principe «pay-as-you-grow».

Le succès ne s’est pas fait attendre. Premier client, BT avec 74 baies. Autre grand déploiement, AIG qui s’apprête à généraliser Infinidat au niveau mondial. L’entreprise israélienne compte aujourd’hui plus de 2.000 PB en production. «Dans tous les cas, nous sommes entre deux et trois fois moins chers que la concurrence», complète François Morel. Finance, télécoms et médias ont été les premiers secteurs sensibilisés au discours de Moshe Yanai, fondateur d’Infinidat et gourou du stockage -EMC lui doit le développement de la gamme Symmetrix et IBM la technologie XIV. Avec Infinidat, Yanai propose des solutions de stockage -bloc, fichiers et objets- pour environnement à forte capacité.

Un discours qui rejoint celui de Quantum

Ce faisant, Infinidat marche à contre-courant. Contre la mode du «all-flash», en particulier, qui s’est emparée de toute l’industrie. «Si la flash délivre les performances attendues, elle reste coûteuse pour un usage généraliste et pose aussi des problèmes de disponibilité du fait de son couplage avec des architectures bi-contrôleurs standard, commente François Morel. Et ça se paie !» Un discours qui rejoint celui de Quantum, son partenaire commercial au niveau mondial.

De toute évidence, Infinidat a le vent en poupe. Début octobre, l’éditeur a bouclé une levée de fonds de 95 millions USD auprès de Goldman Sachs Private Capital Investing et TPG Growth