Services financiers, année mouvementée
Comment les leaders du secteur des services financiers utiliseront-ils leurs données et leurs analyses avancées pour affronter la tempête à venir ? Grave question. Les experts du secteur de SAS s’avancent…
Les services financiers dans la tempête ? Alors que les inquiétudes liées à la récession et les tensions géopolitiques assombrissent l’horizon économique mondial, le secteur s’apprête à vivre une année 2023 mouvementée. Contre toute attente, 2023 marquera le retour d’une certaine prévisibilité, estime Anthony Mancuso, Head of Risk Modeling and Decisioning, SAS. Les impacts économiques de la pandémie étaient prévisibles : demande refoulée, marchés du travail tendus et difficultés sur la chaîne d’approvisionnement. La combinaison de ces facteurs devait alimenter l’inflation, avec des augmentations de taux comme réponse politique. « Anticipez l’augmentation des défauts de paiement et la forte volatilité des marchés. Une analyse de scénario robuste, une surveillance en temps quasi réel et une agilité organisationnelle générale domineront. »
Récession, tensions géopolitiques… Le secteur des services financiers se prépare à une année 2023 mouvementée. Pour Stu Bradley, Sr Vice President of Fraud & Security Intelligence, SAS, la prise de décision va nécessairement changer. Et d’évoquer une nouvelle ère d’engagement client différencié.
« La capacité à prendre des décisions tout au long du cycle de vie du client modifiera la course à l’acquisition et à la fidélisation. Pensez à des décisions holistiques en matière de risque, de fraude et de marketing. Opérez depuis une seule architecture. Créez une expérience client exclusive pour vous démarquer de la concurrence. Je prédis que l’augmentation des pertes dues à la fraude et la tendance à l’automatisation motiveront une gouvernance centralisée. »
Services financiers, des accidents éclairs à prévoir…
Hausse des taux d’intérêt, renforcement du dollar américain, dette souveraine historiquement élevée, instabilité géopolitique continue… 2023 pourrait voir une série de défauts souverains. Par ailleurs, des problèmes de liquidité sur les marchés du Trésor pourraient déclencher des krachs éclairs. La fragilité des marché sera d’autant plus grande, craint Stas Melniko, Head of Risk Portfolio, SAS..
« Ces facteurs combinés forceront un calcul économique, en particulier parmi les soi-disant ‘entreprises zombies’ -les entreprises qui ne réalisent pas suffisamment de bénéfices pour couvrir leurs dettes- car les emprunts deviennent plus chers et moins abondants. Les entreprises qui manquent de bilans solides et de capacité à générer des flux de trésorerie seront exposées à un risque élevé de défaut. Celles qui survivent donneront la priorité à la qualité des bénéfices et à la durabilité des flux de trésorerie. »
Dans le contexte de turbulences économiques actuelles, on pourrait s’attendre à ce que les institutions financières se retirent des initiatives ESG. Pourtant, des signes indiquent que la plupart des banques maintiennent le cap. Certaines, même, doublent la mise, assure Alex Kwiatkowski, Director, Global Financial industry, SAS. 76 % des dirigeants du secteur bancaire sont conscients de leur responsabilité sociétale. En même temps, deux dirigeants sur trois pensent que la banque est à la traîne par rapport aux autres secteurs pour faire progresser les objectifs ESG…
« De toute évidence, les leaders des services financiers reconnaissent l’opportunité de renforcer la résilience à long terme. Ils voient donc plus loin que la tempête à venir. Avec l’ESG comme étoile polaire, les banques pourraient sortir de cette récession plus résolues sur le plan budgétaire. Et celles qui mènent cette révolution récolteront sans aucun doute la récompense supplémentaire d’avoir renforcé la confiance et la fidélité des clients. »
La crypto-monnaie stimule la recherche de criminels
Alors que les événements récents entraîneront certainement une surveillance réglementaire accrue, la crypto-monnaie n’est pas morte. Les escrocs continueront d’utiliser la cryptographie pour masquer leurs activités et blanchir leurs gains mal acquis. « À leur tour, les forces de l’ordre et les régulateurs affineront leur capacité à comprendre le mouvement et l’échange de fonds illicites. Ils amélioreront ainsi la capacité de l’industrie à trianguler le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et d’autres activités criminelles avec rapidité et précision », prédit Dan Barta, Principal industry Consultant, Fraud and Risk Strategy, SAS.
Il va sans dire que les cellules de renseignement financier auront toujours plus de travail. « Les criminels et les fraudeurs fiscaux sont devenus les plus grands ‘innovateurs’ du boom de la crypto-monnaie, assure Shaun Barry, Global Leader, Fraud & Security Intelligence, SAS. Ils laissent un grand vide dans l’efficacité des rapports d’activités suspectes. » Alors que les conflits mondiaux continuent d’alimenter des sanctions considérablement accrues contre les acteurs malveillants, les cellules de renseignement financier vont repenser leur mode de fonctionnement -de leur autorité légale aux systèmes IT qui soutiennent leurs missions. « Mes yeux sont tournés vers Singapour, l’Allemagne et le Canada en tant que précurseurs probables pour déclencher la première vague de modernisation. Je m’attends à une innovation anti-blanchiment plus large axée sur l’IA et les capacités en temps réel… »
Au bout de la mondialisation… une opportunité pour les start-ups de la fintech
A tenir compte, aussi, le contexte de contraction continue de la chaîne d’approvisionnement et, ici et là, les pressions sociales croissantes. Nous assisterons à un recul massif de la mondialisation, soutient Norman Black, EMEA Solutions Insurance Director, SAS. « Les écosystèmes commerciaux évoluent déjà vers des opérations plus régionales. Dans ce contexte, les entreprises mondiales de services financiers ajusteront leur stratégies et opérations de manière pragmatique. Cela pourrait offrir de nouvelles opportunités aux fintechs et assurtechs géographiquement alignées pour s’intégrer aux acteurs traditionnels de l’industrie. Elles peuvent stimuler l’agilité et l’innovation pour tous. Dans un contexte plus tendu, de tels partenariats représenteraient une bouée de sauvetage précieuse pour les start-up technologiques… Ceux qui iront seuls auront du mal à survivre ! »
Résultat, l’incertitude tourbillonnante autour du changement climatique, de l’instabilité géopolitique, des crises énergétiques et d’autres facteurs inspirera une renaissance de la gestion et de l’analyse des scénarios. Loin d’être une sortie statique, le scénario deviendra une sortie dynamique de modèles de risque dédiés, estime SAS. Des sujets tels que la création de scénarios, la perturbation de scénarios, l’analyse des risques associés à un scénario donné et la rétro-ingénierie d’un scénario pourront répondre aux questions laissées sans réponse par les approches traditionnelles.