BlackBerry, Samsung et IBM. Trois poids lourds pour signer la SecuTABLET, une tablette tactile hautement protégée taillée pour les entreprises et les administrations.
Sur le marché ultra-concurrentiel des tablettes grand public, BlackBerry s’était cassé les dents avec sa Playbook. C’était en 2011. Promis, juré: on l’y reprendrait plus… Aujourd’hui, il nous revient -avec Samsung et IBM- visant le marché des entreprises et des organisations gouvernementales soucieuses de protéger -avec un haut niveau de sécurité- les données stockées sur le terminal mobile de leurs cadres.
Ce positionnement commercial est cohérent avec le recentrage sur les marchés professionnels, effectué par la firme canadienne. Pour attaquer ce marché de niche, BlackBerry n’a pas développé le produit en interne, préférant recourir à un assemblage de technologies reconnues.
La SecuTABLET repose sur la Galaxy Tab S 10.5 de Samsung sous Android… et non sous l’OS du fabricant canadien. Elle a ensuite été enrichie de fonctions évoluées pour protéger -en les chiffrant- les données stockées et échangées depuis ce terminal.
Développée à l’origine par Secusmart et IBM pour un ministère du gouvernement allemand, la SecuTABLET contient plusieurs coprocesseurs de chiffrement qui protègent les données et gèrent le chiffrement voix/données (128-bits AES); elle dispose aussi de la technologie de démarrage sécurisée Knox de Samsung, qui sert à vérifier que le système d’exploitation tournant sur la tablette est intact.
Dans cette chaîne de sécurité, la contribution d’IBM consiste à «envelopper» certaines applications dans une couche de code supplémentaire qui intercepte et crypte les flux de données en utilisant le hardware de Secusmart.
La caution d’IBM est importante vis-à-vis du marché américain des grandes entreprises et des administrations fédérales. Cette cible commerciale a toujours été stratégique pour BlackBerry, dont les smartphones étaient réputés moins vulnérables au piratage informatique que leurs concurrents.
Objectif: emporter -via l’agence fédérale allemande de sécurité informatique- la certification de sécurité qui répond à la classification de l’OTAN «Nato Restricted» d’ici à la fin de l’année.