Sapristic, l’intégrateur SAP qui voit loin, très loin

par | Oct 22, 2018 | Data Intelligence, Latest News | 0 commentaires

Industrie 4.0, pénurie de ressources, proximité… Sapristic, qui vise la première place du podium des intégrateurs SAP en Belgique francophone et au Luxembourg, affine sa stratégie.

° Une société holding et deux entreprises : Biion et Sapristic. Et déjà une position enviable sur le marché… Sur base de quel positionnement ?

Jean Martin, CEO : Notre croissance est portée par les deux sociétés du holding, à commencer par Sapristic spécialisée dans la consultance SAP avec plus de vingt ans d’expérience autour de l’ERP en particulier dans les domaines fonctionnels de la finance, de la logistique et de la production, et Biion, une entreprise reprise en 2014, centrée sur la gestion de données de production en temps réel. Cette rencontre d’expertises complémentaires s’inscrit dans une dynamique positive pour pérenniser et accélérer le développement des deux entreprises. Globalement, nous sommes actifs dans les secteurs des sciences de la vie, de l’aéronautique, de l’agro-alimentaire, du transport et des cosmétiques. A titre indicatif, nous avons démarré avec 55 personnes en 2014; aujourd’hui, nous comptons 110 collaborateurs; 7,5 millions EUR de chiffres d’affaires en 2014, 12 millions à fin 2017. Et ce n’est qu’un début…

Jean Martin, Sapristic : « Nous évoluons dans le marché des services, mais de deux manières différentes : la consultance et la production. »

° Précisément… Sur quels piliers construire votre croissance sachant que Biion – Sapristic évolue dans le marché des services ?

J.M. : En effet nous évoluons dans le marché des services, mais de deux manières complémentaires : la consultance et les produits. Nos consultants sont spécialisés dans l’implémentation des logiciels SAP ainsi que dans l’accompagnement de la transformation digitale des établissements hospitaliers.

Notre croissance, nous en sommes persuadés, résultera de la combinaison de nos services de consultance, locaux, et du succès de nos produits, dont la diffusion sera internationale. MIRRHIA, un de nos produits, est un bon exemple. Cette solution de surveillance en continu des paramètres critiques dans le milieu hospitalier permet de tracer l’ensemble des paramètres environnementaux dans les zones critiques (pharmacies, laboratoires, salles blanches…). Son utilisation est potentiellement mondiale.

° Sapristic d’un côté, Biion de l’autre… Comment opèrent ces deux entités ?

Renaud Winand, Head of SAP Services : Aujourd’hui, avec Biion nous touchons tous les secteurs recourant aux environnements contrôlés de production en particulier dans les métiers des sciences de la vie, et nous travaillons avec Sapristic dans tous les domaines de gestion, notamment autour des logiciels de SAP. Ceci dit, nous investissons fortement l’Industrie 4.0 qui lie l’informatique de gestion, l’informatique industrielle, l’automatisation et les machines-équipements, soit une nouvelle façon d’organiser les moyens de production.

J. M. : La révolution de l’Industrie 4.0 est à nos portes. Les équipements et appareils deviennent des outils intelligents capables de fournir une mine d’informations sur la production, notamment des rapports de diagnostics et de consommation d’énergie. Ce type de connaissances, il va sans dire, permet de prendre des décisions plus rapides et plus efficaces pour l’entreprise et contribue à augmenter la productivité, à améliorer la qualité et à répondre aux demandes de manière plus précise et plus économique.

° L’Industrie 4.0 ne remet-elle pas en question notre façon de produire ?

R. W. : Oui et tant mieux ! En termes de fabrication, le credo de l’industrie a toujours été de rechercher des coûts de production les moins élevés possible. Sauf que la demande croissante de produits personnalisés, attendus dans les heures ou les jours suivants la commande, signifie que la production doit se déplacer plus localement. D’une certaine manière, la production va se rapprocher de plus en plus du lieu de consommation. Des groupes industriels comme Adidas ou Danone, pour ne citer qu’eux, expérimentent déjà cette voie. L’avenir, les études le démontrent, sera marqué par une plus grande personnalisation de masse. Il faudra donc déplacer la production localement pour raccourcir la chaîne logistique entre le fabricant et les clients. En ce sens, l’Industrie 4.0 va transformer la structure économique mondiale. Les entreprises qui possèdent des usines intelligentes pourront retirer ou ajouter à volonté des modules à leur chaîne de fabrication. Nous aurons des usines plus agiles…

Renaud Winand, Sapristic : « Nous investissons fortement dans l’Industrie 4.0 qui lie l’informatique de gestion, l’informatique industrielle, l’automatisation et les machines-équipements. »

J. M. : Ce phénomène est à rapprocher d’un autre, à savoir le manque patent de ressources : il manquera en Belgique un demi million de travailleurs à l’horizon 2030, prévoit AGORIA ! Par-delà ces études d’impacts qui interpellent, la tendance forte et structurante est bien celle de l’intrusion généralisée des technologies, de l’intelligence artificielle en particulier, et des usages numériques dans nos sociétés, de cette économie de la plate-forme en rupture radicale avec le passé récent.

° De là, des conséquences sur l’emploi. Les perspectives ne sont-elles pas sombres ?

R. W. : Pas nécessairement. Dans les années à venir, nous rencontrerons une évolution forte de tous les profils. Il faut donc s’attendre à une période d’instabilité au niveau HR. La pénurie de ressources sera d’autant plus sensible que l’Industrie 4.0 va rapatrier des compétences. Finies les délocalisations ! Conséquence : la demande en personnel sera nettement supérieure à l’offre. Aussi, je pense que les entreprises chercheront de plus en plus à collaborer, à identifier des spécialistes qui s’engagent avec elles sur le long terme sur base de leurs propres compétences. Pour Sapristic, l’enjeu est là, bien là. C’est pourquoi nous sommes si entreprenants en termes de recrutement et si proactifs pour créer l’environnement idéal pour évoluer dans l’entreprise : intérêt des missions, formations permanente, possibilité d’avancement… Et cela dans un cadre bien délimité afin d’éviter toute dispersion : nous avons mis le focus sur les chaînes financières et logistiques de SAP, aux niveaux gestion opérationnelle, exploitation des données (analytique) et canaux d’utilisation.

° N’empêche : l’Industrie 4.0 s’écrit encore en pointillés. Pourquoi, dès lors, cet engagement ?

R. W. : Nous avons délibérément pris les devants, conscients qu’il s’agit avant tout d’un changement culturel en lien avec la numérisationdes industries. L’intégration, nous le savons,ne se fera que progressivement. Par étapes, donc. La modernisation du système d’information de l’entreprise, qui déjà réduira les coûts en diminuant les opérations sans valeur ajoutée et en augmentant la réactivité de la production, en est une sur laquelle nous capitalisons toute l’expérience de Sapristic.

J. M. : Bref, plutôt que se contenter de fournir des services comme beaucoup d’intégrateurs, nous proposons à nos clients de réellement nous impliquer dans leur transformation afin de concrétiser cette quatrième révolution industrielle. De là, d’ailleurs, de possibles prises de risque dans les projets que nous menons.

° Qu’entendez-vous par ‘possibles prises de risque’ ?

J. M. : Pour nous, la notion de collaboration n’est pas un vain mot. Nous proposons de nous engager sur les résultats des projets que nous menons. D’importants clients nous font ainsi confiance depuis bien des années.

R. W. : D’une manière générale, la mise à disposition de ressources -en clair le body shopping- fait partie intégrante de notre offre. Mais nous nous donnons pour ambition de développer de plus en plus notre pôle projets dans lesquels nos collaborateurs peuvent réellement s’impliquer, ce qui les motive d’autant plus. La fidélité de nos ingénieurs traduit leur enthousiasme. C’est une des particularités de Sapristic sur le marché. Outre des compétences pointues, nous proposons à nos clients une grande proximité et de l’engagement.

° Ce positionnement s’inscrit-il dans votre vision stratégique ?

J. M. : Totalement ! Nous souhaitons devenir le premier intégrateur SAP en Belgique francophone et occuper une place significative au Grand-Duché de Luxembourg, pays où nous sommes en train de recruter. Notre première nouvelle recrue étant Yves Steinbusch via la société YeS. Cette dernière étant bien connue des décideurs IT de la place depuis de nombreuses années. Tout en sachant que nous avons aussi embauché dans la foulée trois nouveaux collaborateurs SAP pour le marché Grand-Ducal et que nous en cherchons encore d’autres. Aujourd’hui, outre la Belgique et le Luxembourg, nous sommes également présents en France et en Suisse. Notre ambition est de prendre position dans un rayon de 400 km autour de notre siège, à Louvain-La-Neuve.

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