Des équipements de réseaux vieillissants, voire obsolètes, sous pression depuis la mi-mars. Un cocktail explosif. NTT Ltd tire la sonnette d’alarme

Le recours au cloud s’intensifie, mais sur quelle infrastructure, sur quels équipements de réseaux en particulier ? Le rapport “2020 Global Network Insights Report” de NTT Ltd démontre que le transfert d’applications vers des environnements multi-cloud qu’opèrent les entreprises a pour effet d’accentuer les investissements dans le cloud. Désormais, les dépenses dans le cloud dépassent celles en infrastructures sur site.

Conséquence : le ralentissement des schémas de renouvellement et de mise à niveau. Nombreuses, en effet, sont les entreprises qui continuent de tirer le maximum de leurs ressources réseau. Et de freiner les investissements consacrés à leur infrastructure de sécurité sur site.

Aussi, on constate une augmentation du nombre d’équipements de réseau obsolètes et non protégés qui comportent des vulnérabilités logicielles. De là, des risques de sécurité. Les entreprise et organisations sont de plus en plus exposées…

Prés d’un équipement de réseaux sur deux concerné !

Selon le rapport, qui s’appuie sur des données provenant d’évaluations technologiques effectuées chez plus de 1.000 clients et portant sur 800.000 équipements réseau, 45,6% des installations réseau des entreprises sont vieillissantes ou obsolètes (moyenne pondérée). La progression est spectaculaire. En 2017, cet ordre de grandeur était de 12%… 

L’épidémie du Covid-19 et l’augmentation en consommation de bande passante qui s’en est suivie mettent les réseaux sous pression. Et NTT Ltd de craindre, au final, un cocktail explosif. Face à l’augmentation du télétravail, des accès à distance et de la consommation de services voix et vidéo, l’infrastructure réseau et sécurité des entreprises se retrouve dans une situation d’intense pression. 

Repenser l’architecture

«De nombreuses sociétés auront besoin -pour ne pas dire seront obligées- de réétudier leurs stratégies en matière d’architecture de réseau et de sécurité, estime Rob Lopez, Vice-President Executive Intelligent Infrastructure, NTT Ltd. Elles devront aussi reconsidérer leurs modèles opérationnels et de support afin de mieux gérer le risque opérationnel.»

Alors que le confinement commence à se relâcher, NTT Ltd s’attend à assister à un basculement stratégique, avec abandon d’une focalisation sur la continuité opérationnelle en faveur d’un processus de préparation de l’avenir. «Il est nécessaire d’architecturer et de gérer l’infrastructure réseau. Celle-ci, en effet, doit pouvoir faire face à des pics d’activités non planifiés. Ce qui exigera de repenser l’infrastructure, dans le cloud et sur site, afin de réduire l’impact et la fréquence des pannes et indisponibilités critiques.»

Un impact aujourd’hui chiffré

En moyenne, les équipements obsolètes sont entachés de deux fois plus de vulnérabilités par dispositif (42,2 %) que les équipements vieillissants (26,8 %) et modernes (19,4 %), générant ainsi des risques superflus.

Ces risques sont par ailleurs aggravés lorsque les entreprises n’appliquent pas de correctifs à un équipement ou ne remettent pas à jour le système d’exploitation. Bien que l’application de correctifs soit une procédure relativement simple, qui plus est souvent gratuite aux termes de la convention de maintenance ou de l’extension de garantie, nombreuses sont les entreprises qui n’appliquent pas de correctifs à leurs équipements. 

«Dans le contexte de la ‘nouvelle normalité’, alors que les entreprises repensent la manière dont nous travaillons, il sera essentiel d’ancrer la résilience dans le fonctionnement des entreprises. La pandémie apportera des changements permanents à la manière dont les entreprises opèrent. On reverra donc l’aménagement des espaces de travail. Distanciation sociale au sein des espaces physiques ici, expansion du télétravail là…»

Le réseau, le socle…

Les entreprises auront besoin d’outils, de connaissances et d’expertise afin d’être en mesure de ré-architecturer le réseau dans la perspective d’une évolution à court, moyen et long terme de la nouvelle normalité, avec des individus travaillant à distance, et ce, en permanence à partir de n’importe quel dispositif.

«Le réseau est le socle de la transformation numérique professionnelle, conclut Rob Lopez. Il doit être omniprésent, flexible, robuste et sécurisé. Il doit pouvoir s’adapter aisément à l’évolution des activités, tout en accentuant la maturité de l’environnement de support opérationnel. Les entreprises qui s’appuient sur un haut degré d’automatisation et d’intelligence réseau afin d’optimiser leur fonctionnement se ménageront un avantage concurrentiel significatif, c’est sûr.»