Pourquoi négligeons-nous les techs ?
En Europe, des chefs d’entreprise confiants malgré les difficultés… prêts à courir le risque de sous-investir dans les techs, ce qui pourrait compromettre la croissance à long terme, prévient un rapport Accenture.
Les entreprises européennes surclassent leurs pairs sur les volets développement durable, talents et gestion des coûts et des liquidités. En revanche, elles accusent un net retard en matière d’exploitation des techs en vue de stimuler la croissance du chiffre d’affaires. Telle est la principale conclusion du rapport « Accelerating Europe’s path to reinvention » d’Accenture présenté à l’occasion du sommet annuel organisé du World Economic Forum.
Si 65 % des chefs d’entreprise européens reconnaissent qu’ils font face à l’environnement opérationnel le plus difficile qu’ils aient jamais connu, ils sont 77 % à se dire confiants dans la capacité de leur entreprise à accélérer la croissance dans un contexte de ralentissement économique ! Cette confiance cache néanmoins des craintes. Sans surprise, la flambée des coûts de l’énergie arrive en tête (citée par 19 % des répondants), suivie des ruptures des chaînes d’approvisionnement (14 %).
Croissance plus lente des entreprises européennes
« C’est certainement la résilience dont ont déjà fait preuve les chefs d’entreprise qui explique leur attitude confiante face aux difficultés qu’ils affrontent actuellement, analyse Jean-Marc Ollagnier, General Manager, Accenture Europe. Toutefois, il ne faudrait pas négliger la compétitivité à long terme. Dans un environnement macro-économique de plus en plus volatil, où l’innovation technologique impose un rythme soutenu et où il devient nécessaire d’accélérer la transition énergétique, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de s’engager dans une stratégie volontaire. C’est en se réinventant complètement que les entreprises européennes pourront gagner en compétitivité et réussir sur le long terme. »
Le rapport, qui analyse les performances financières de près de 3 000 entreprises du monde entier, révèle que malgré une forte rentabilité, les entreprises européennes enregistrent une croissance plus lente de leurs revenus que leurs pairs d’Amérique du Nord et d’Asie-Pacifique.
Pour mieux comprendre la situation des entreprises du vieux continent, le rapport compare aussi leurs performances à celles de leurs homologues d’outre-Atlantique et d’Asie-Pacifique dans six autres domaines : talents ; technologies ; chaines d’approvisionnement et opérations ; ventes et clients ; coûts et liquidités ; et développement durable.
Net retard en matière d’exploitation des techs
Les entreprises européennes surclassent leurs pairs sur les volets développement durable, talents et gestion des coûts et des liquidités. En revanche, elles accusent un net retard en matière d’exploitation des techs en vue de stimuler la croissance du chiffre d’affaires.
Comparées aux entreprises d’Amérique du Nord et d’Asie-Pacifique, les entreprises européennes sont également moins enclines à innover grâce à l’usage de techs émergentes, mais aussi moins susceptibles d’adopter des modèles centrés sur la tech, ou encore d’être dirigées par des équipes rompues au digital.
« Avec leur forte rentabilité et leur croissance moins marquée, plutôt que de créer de nouveaux flux, les entreprises européennes semblent plus enclines à générer de la valeur grâce à des flux commerciaux existants, affirme Michael Brueckner, Chief Strategy Officer, Accenture Europe. Si l’optimisation des coûts et la maximisation de la rentabilité actuelle sont essentielles, elles doivent aussi permettre de générer des liquidités, afin d’investir pour préparer l’avenir. Par ailleurs, les entreprises européennes doivent également capitaliser sur leurs points forts en matière de développement durable et d’expérience collaborateurs, tout en recherchant des possibilités de croissance qui soient centrées sur la tech. »
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles
Priorité : développer le noyau digital pour permettre la réinvention du business model. Concrètement, piloter une transformation continue, accélérée et à grande échelle, y compris en posant les bases d’une digitalisation à l’aide de l’usage du cloud, des données et de l’IA, afin de déployer de nouveaux processus, de nouvelles solutions et des innovations dans toute l’entreprise.
Pour Accenture, c’est un effort permanent, qui permet de développer une plateforme dédiée à la réinvention via des programmes de transformation qui s’autofinancent grâce à la valeur qu’ils génèrent.
