Place au Network-as-a-Service !
Network-as-a-Service, un concept de plus en plus envisagé, qui s’inscrit dans le contexte de la transformation numérique post-COVID. Mise au point avec Jerry Garcia d’Aruba.
° Si le concept « as-a-service » s’est globalement imposé, qu’en est-il du Network-as-a-Service ? N’est-il pas, comparativement, encore à la traîne ?
Jerry Garcia (*) : « A la traîne, oui. Toutefois, je constate un changement assez radical de perception. Si on le définit comme un modèle où plus de 50 % du déploiement du réseau d’une société, de ses opérations et de sa gestion sont fournis par un tiers sous forme d’abonnement, le Network-as-a-Service motive 86 % des entreprises de la zone EMEA. Ce qui veut dire que près de neuf entreprises sur dix l’envisagent actuellement, à divers degrés.
° Comment expliquez-vous cet intérêt soudain ?
« Par un besoin d’agilité, de flexibité -accru par la crise sanitaire que nous avons connue voici deux ans… Il n’a jamais été aussi difficile de suivre l’évolution des besoins des entreprises et des réseaux ! En ce sens, Aruba allège la charge de la planification et de la budgétisation à long terme du réseau en fournissant le matériel, les logiciels et les services en un seul abonnement mensuel, sans investissement initial. Des options de paiement flexibles permettent de ne payer que pour les sites actifs, les sites supplémentaires étant ajoutés à l’abonnement au fur et à mesure. »
Par nature, un réseau vit ! De là, l’importance à pouvoir déployer plus rapidement les nouvelles fonctionnalités et les nouveaux services, garantissant ainsi des performances optimales et facilitant l’obtention de résultats commerciaux. Des mises à jour matérielles peuvent être incluses dans l’abonnement. Autrement dit, le réseau utilisera toujours les dernières technologies ! »
Network-as-a-Service, comme l’eau du robinet
° Pourtant, selon une étude, à peine une entreprise sur quatre en Belgique est capable d’en saisir pleinement les possibilités. C’est peu… Comment expliquer cela ?
« L’une des raisons tient aux nombreuses définitions qui circulent, créant ainsi une confusion. Concrètement, la notion de Network-as-a-Service signifie que les entreprises achètent de la connectivité comme un service, au lieu d’investir massivement dans une solution réseau tous les quatre ans environ.
« C’est un peu comme l’eau du robinet : un service que l’on paie en fonction de notre consommation. Avec, en prime, la certitude que de l’eau sortira toujours du robinet et pourra être consommée sans danger. Il en va de même pour la connectivité en tant que service. Tout le monde s’attend à ce que le réseau fonctionne et à ce que la connexion soit sûre. Le NaaS est un service qui garantit cette connectivité fiable partout et en permanence, tout en assurant l’évolutivité et la conformité du réseau. »
° L’époque où le département IT devait veiller au bon fonctionnement du réseau serait-elle révolue ?
« Techniquement, oui. Des tâches telles que la surveillance ou le déploiement de correctifs et de mises à jour peuvent être automatisées et externalisées. Ce qui, bien évidemment, est plus valorisant pour le personnel. Lequel peut alors se concentrer sur des défis plus valorisants que le maintien d’une cohérence au sein du réseau. C’est important. Selon Gartner, 70 % du temps des équipes informatiques est consacré au diagnostic et à la résolution de problèmes. En ce sens, le NaaS permet de rattraper le temps perdu et de répondre à de nouvelles exigences, ce qui est critique face aux nouvelles priorités qui sont apparues avec la pandémie. »
Modèle de leasing pour la connectivité
° La prévisibilité financière ne devrait-elle pas être le premier argument en faveur du Network-as-a-Service ?
« Oui ! Souvent, je fais une analogie avec le leasing automobile. Touit est pr évu, y compris la possibilité de changer de véhicule. De la même façon, le NaaS permet un accès plus facile à de nouvelles capacités matérielles et logicielles au fur et à mesure de leur disponibilité, tout en permettant d’adapter l’investissement informatique grâce à des options de planification et de paiement en fonction de l’usage. Cette flexibilité est d’autant plus cruciale que les entreprises doivent gérer un volume de données de plus en plus important à la périphérie : dans le cloud, sur site, dans la succursale et au-delà, y compris l’environnement de travail hybride où les employés doivent de plus en plus travailler en dehors du bureau traditionnel, dès lors qu’ils disposent d’une connexion sécurisée et stable.
« L’explosion spectaculaire des données à la périphérie, stimulée par la pandémie, ainsi que la croissance exponentielle des dispositifs IoT, mettent à rude épreuve les opérations et la gestion des réseaux d’entreprise existants. Le NaaS peut assurer l’évolutivité dynamique du réseau tout en fournissant un accès aux technologies matérielles et logicielles les plus pointues, le tout dans un modèle de consommation flexible. »
Éliminer le fardeau de la gestion des actifs avec le NaaS
° Dans ce schéma, le réseau n’est donc plus un actif. Est-ce, là aussi, un argument de plus
« De fait. Pour les organisations qui louent leurs équipements informatiques, les questions de déclassement en fin de vie nécessitent une attention particulière sur deux points : la conformité réglementaire et les processus d’élimination sécurisée des équipements. Grâce à la possibilité d’avoir des ressources réseau en fonction de la consommation, les CIO peuvent avoir l’esprit tranquille sans avoir à s’occuper de la gestion des actifs, que ce soient les mises à jour, les retours de matériel ou les déclassements sécurisés. »
° Un réseau vit, dites-vous. Comment inclure ce nouveau modèle sans tout bouleverser ?
« Par étapes. Pour parvenir à cette forme moderne de réseau et à ses multiples avantages, les CIO doivent réexaminer l’ensemble du portefeuille de réseaux existants, des actifs aux processus… Selon les besoins de l’organisation, une transition d’un bloc peut être risquée. Il peut être préférable de procéder par étapes en s’alignant sur les objectifs commerciaux en vigueur.
« Les CIO peuvent toujours en tirer des avantages essentiels, notamment la capacité de recentrer le personnel IT sur des tâches les plus stratégiques, de réduire les ressources nécessaires pour effectuer les mises à jour, de mieux comprendre tous les aspects du réseau, en récupérant des informations plus utiles sur les coûts, et de constater des améliorations de l’efficacité opérationnelle et des performances globales du réseau. Avec le temps, ces avantages peuvent être réalisés tout au long de la transition ‘as-a-service’ sur l’ensemble du réseau.
Pour 66% des entreprises en Belgique et au Luxembourg, la flexibilité de pouvoir adapter le réseau à leurs besoins commerciaux constitue le premier intérêt. 62% en y voient un potentiel moyen de changer leur gestion des activités. »
Obstacles au succès
° Relevons à l’enquête… La mise en œuvre du modèle semble moins évidente, l’enquête fait ressortir un certain nombre d’obstacles majeurs. Qu’en est-il ?
« À première vue, il semble que les processus internes puissent être la source du problème. Un responsable technologique sur deux a identifié comme principales préoccupations les règles budgétaires et les cycles d’investissement, également la recherche de budget.
« Toutefois, une analyse plus approfondie des données révèle un obstacle beaucoup plus fondamental : une méconnaissance générale du NaaS. Si 100 % des responsables technologiques ont déclaré connaître le terme ‘NaaS’, seul un sur quatre a avancé en comprendre pleinement la signification. Seuls 13 % des responsables technologiques en Belgique perçoivent actuellement le NaaS comme une solution établie et pérenne. Il y a donc encore tout un travail de sensibilisation à faire…
« Et puis, il faut voir plus loin. Cette solution offre encore plus d’avantages sur le long terme. Par exemple, les équipes informatiques pourront davantage dans le soutien stratégique et l’innovation si elles n’ont pas à surveiller le réseau pour faire tourner l’entreprise. Donc, pour permettre aux organisations de profiter des avantages des NaaS, nous allons devoir leur fournir les bonnes idées et perceptions appropriées. Aussi, nous devons nous concentrer sur la réduction de l’écart entre connaissance et maîtrise. »
(*) Jerry Garcia, Country Manager Belgium & Luxembourg, Aruba