Oui au cloud, mais prudemment
Kyndryl et Nutanix, une double expertise pour rassurer le secteur financier luxembourgeois dans son évolution vers le cloud. Conjoncture, technologie, concurrence, législation… tout pousse à accélérer la transformation numérique.
Le cloud dans les services financiers luxembourgeois ? La rencontre remonte aux débuts de Nutanix au Luxembourg, à l’époque où IBM Global Technology Services opérait. « Nous commencions à avoir des clients communs, commente Fabrizio Heitzmann, Luxembourg Sales Manager, Nutanix. L’hyperconvergence était au cœur de toutes les discussions. Nous arrivions sur le marché avec un principe fort : rendre l’infrastructure informatique invisible, avec un seul système d’exploitation, un OS universel. Ce qui permet d’obtenir une structure uniforme pour différents environnements de cloud. Et faire disparaître les frontières entre les clouds privés, publics et distribués ! »
Sortie l’an dernier du giron d’IBM, Kyndryl est aujourd’hui agnostique. Sa relation avec Nutanix n’en est que plus forte. Entretemps, aussi, le contexte a changé. Cap sur le cloud. Dans le secteur financier, en particulier, l’ambition ne suffit pas. Encore faut-il pouvoir relever certains défis.
Plate-forme unique et flexible
Pour Philippe Bovy, Head of Sales and Solutions, Kyndryl Luxembourg, ces challenges s’expriment en termes de législation, d’infrastructure et de gouvernance des données.
« Alors que le secteur des services financiers semble être dans les premières phases de déploiement, l’évolution vers une infrastructure informatique multicloud interopérable qui s’étend sur un mix de clouds privés et publics ne fait que débuter. La sécurité de l’information et la résilience opérationnelle restent au premier plan pour les organisations de services financiers. Elles doivent donc se tourner vers des solutions hybrides multicloud avec une gestion et une sécurité intégrées. Pouvoir, aussi, déplacer rapidement les applications entre les infrastructures cloud de manière rentable. »
Contrairement à l’approche traditionnelle qui consiste à construire des intégrations au coup par coup sur une fondation existante, Nutanix crée une base flexible qui permet d’exécuter et de gérer n’importe quelle application à n’importe quel endroit à partir d’une plateforme unique. « Cela vous donne la liberté de choisir vos ressources cloud tout en maintenant l’interopérabilité dès le départ », ajoute Fabrizio Heitzmann.
Le parcours du cloud Nutanix se déroule généralement en quatre phases, chacune s’appuyant méthodiquement sur la précédente. L’évolution est progressive : modernisation de l’infrastructure, automatisation des opérations, intégration du cloud public et, enfin, unification hybride et multicloud.
Cloud… tout reste à construire
Au Luxembourg, l’adoption du cloud dans le secteur financier est encore lente. Selon une récente étude de l’ABBL et de KPMG, diffusée en juillet 2022, seuls 6 % des répondants sont allés très loin -« all cloud »- dans leur déploiement, exécutant 90 % ou plus de leurs charges de travail et applications de production dans le nuage. Entre 65 et 74 % exécutent respectivement jusqu’à 10 % de leur charges de travail et applications de production dans le cloud.
Il n’empêche. La conjoncture, la technologie, la concurrence, le marché… tout pousse les entreprises à accélérer leur transformation numérique. Mais prudemment. En même temps, les CIO voient clairement les dangers de ne pas remplacer les systèmes vieillissants. Les systèmes hérités entravent tout bonnement l’innovation. Et coûtent cher, souvent pour seulement « garder les lumières allumées »…
Relooking technologique
Le secteur financier n’est pas spécifique, nuance Philippe Bovy. « Dans les industries fortement réglementées, les efforts de démantèlement se heurtent souvent à des problèmes de données héritées. Décommissionner le legacy n’est pas une fin, pas plus que transférer les données dans le cloud. Cela semble facile, mais ça ne marche pas comme ça ! Un programme de gouvernance de l’information d’entreprise s’impose. » Et là, Kyndryl fait la différence.
Un avis partagé par Fabrizio Heitzmann. « Les clients ne veulent plus seulement des solutions d’infrastructure qui les aident à réduire les coûts. Ils veulent des solutions qui leur offrent la flexibilité de traverser de multiples environnements de cloud hybride tout en réduisant les coûts d’exploitation à long terme. Autant l’adoption de systèmes numériques nécessite d’abord un changement de culture, autant il faut un relooking technologique pour qu’une entreprise puisse innover, s’associer et explorer de nouvelles sources de revenus. »