Morpheus Cup 2017 : inventer le data center du futur
Cette année, le CERN et LuxConnect mettront à l’épreuve les participants de la troisième édition de la Morpheus Cup. Thématique de cette édition : le data center du futur…
Rendez-vous le 28 avril prochain à Luxembourg. Alors que les participants -plusieurs centaines d’étudiants venus de plus de 20 pays d’Europe- à la deuxième édition de la Morpheus Cup avaient planché sur la robotique et l’impression 3D, la candidats de cette troisième édition sont appelés à inventer le data center du futur.
Placée sous le patronage de la Commission européenne, cette compétition universitaire vise à encourager l’émulation entre les campus européens, l’innovation chez les étudiants et aussi le développement de leurs relations avec des professionnels. Cette année, l’événément est sponsorisé par des acteurs tels que Accenture, Cargolux, LuxConnect, Telindus et Vadofone.
Pour cette troisième édition, LuxConnect et le CERN proposent un challenge dans la catégorie «Engineering». Les étudiants devront travailler sur des solutions innovantes permettant de récupérer la chaleur dissipée par les serveurs, puis sur la manière de la réutiliser à d’autres fins utiles.
Le challenge de cette Morpheus Cup s’inscrit dans la foulée de l’édition 2017 des Luxembourg Green Business Awards, au cours desquels LuxConnect avait remporté le Circular Economy Award pour son projet Kio Watt visant à refroidir les data centers, réduire les émissions de CO2 et, également, les dépenses énergétiques. C’est ainsi que LuxConnect a pu réduire ses émissions de CO2 de 27 000 tonnes par an…
D’une manière générale, l’énergie représente 30 à 50% des coûts d’exploitation des data centers. Aussi, la question de l’efficacité énergétique est prégnante pour les opérateurs qui font la chasse au gaspillage, tout en garantissant le volume croissant de données à traiter. Tous, aujourd’hui, cherchent à maîtriser l’intégralité de la «cascade énergétique», autrement dit réduire les consommations à tous les niveaux -composants informatiques, équipements techniques, aménagement et intégration des salles informatiques dans leur écosystème géographique.
Le développement de matériaux supraconducteurs, notamment pour les processeurs, permet par exemple de mieux répartir la chaleur et de travailler à des températures plus élevées -la température communément admise aujourd’hui en salle par les serveurs se situant à 23-24°C, contre 16°C voici vingt ans. D’autre part, dans de très nombreux cas, les serveurs sont utilisés à moins de 50% de leur capacité, tout en consommant presque autant d’énergie qu’un serveur chargé à 100%… Leur meilleur dimensionnement, couplé à l’utilisation de technologies comme la virtualisation, permet d’optimiser leur utilisation et leur rendement.
Second axe de développement : optimiser les équipements techniques les plus consommateurs, c’est-à-dire ceux qui assurent le refroidissement et l’alimentation électrique du data center. Opter, par exemple, pour des systèmes de production de froid ou de distribution électrique de nouvelle génération permet à la fois de bénéficier d’un meilleur rendement des équipements et de réduire les consommations et les déperditions d’énergie.
Enfin, l’architecture du data center constitue le troisième paramètre clé dans la réduction de la consommation d’énergie. Ainsi, pour un data center fonctionnant à 75% de son niveau de charge IT, son coût d’exploitation sera six fois moindre que celui d’une salle informatique dont le taux de charge est de 10%.