Microsoft 365 : le non des services publics français

Sep 28, 2021 | Cloud | 0 commentaires

Oui au cloud, mais pas celui de Microsoft. Microsoft 365 banni des ministères pour protéger « les données sensibles ». A l’heure de la souveraineté des données, le cas français fera-t-il école ?

Par une circulaire du 15 septembre, il est désormais interdit aux agents publics d’utiliser Microsoft 365, sauf pour les projets de migration déjà très avancés. Cette interdiction vise à protéger « les données sensibles » des griffes des autorités américaines.

Oui au cloud, mais uniquement si celui-ci répond aux critères SecNumCloud. En clair, des clouds sécurisés et immunisés contre les réglementations extracommunautaires. Dans la ligne de mire du gouvernement français : les Etats-Unis qui, grâce au Cloud Act, peuvent ordonner la divulgation des données stockées en Europe par des entreprises américaines quelle que soit leur localisation. Et comme Microsoft 365 est hébergé sur Azure… 

Oui à Office, mais plus dans le cloud

Concrètement, les agents publics pourront toujours utiliser les logiciels contenus dans la suite Office, mais ne pourront bénéficier de leur version cloud. Sont concernées « des données personnelles des citoyens français, des données économiques relatives aux entreprises françaises, ou d’applications métiers relatives aux agents publics de l’Etat », précise la Dinum (Direction interministérielle du numérique).

En remplacement, les ministères sont tenus d’utiliser la solution cloud interne de l’Etat ou une offre ayant reçu le label SecNumCloud délivré par l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information). A l’heure actuelle, seules quatre entreprises –3DS, Oodrive, OVHcloud et Outscale- ont reçu le précieux sésame. Quant aux suites bureautiques, les autorités publiques auraient le choix entre les plate-formes françaises et souveraines Jamespot, Talkspirit, Twake ou Whaller pour ne citer que les principales.

Qui peut avancer une offre souveraine ?

Dans ce nouveau paysage, Bleu sera l’exception. Offre pilotée par Capgemini et Orange, elle repose néanmoins sur… Microsoft. Les trois partenaires affirment que les autorités américaines ne pourront pas accéder aux données stockées, Capgemini et Orange étant les investisseurs majoritaires. Qui plus est, les données seront hébergées dans des data centers situés en France, distincts des infrastructures de Microsoft. 

D’autres pays seront-ils tentés de suivre l’exemple français ? La question bute sur les capacités technologiques. Combien peuvent réellement avancer une offre souveraine ?

 

 

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Microsoft 365 : le non des services publics français
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Oui au cloud, mais pas à celui de Microsoft. Microsoft 365 banni des ministères pour protéger "les données sensibles". A l'heure de la souveraineté des données, le cas français fera-t-il école ?
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