Mettre fin à la paranoïa de la productivité
Paranoïa… le mot est lâché. Dans son dernier rapport Work Trend Index Pulse, Microsoft prévient que le travail hybride pourrait devenir insoutenable.
Les gens travaillent plus que jamais, tandis que les dirigeants, déjà inquiets des signaux de déclin macroéconomique, se demandent si leurs employés sont productifs. Danger, prévient Microsoft. Nous touchons la paranoïa de la productivité.
Qui croire ? 87 % des employés déclarent qu’ils sont productifs au travail. Ce qu’observe d’ailleurs Microsoft. En effet, les signaux de productivité dans Microsoft 365 continuent d’augmenter. Ce printemps, l’éditeur a constaté que le nombre de réunions par semaine avait augmenté de 153 % dans le monde pour l’utilisateur moyen de Microsoft Teams depuis le début de la pandémie. Et rien n’indique que cette tendance se soit inversée, ce qui suggère que ce pic pourrait devenir le nouveau seuil…
Un tournant décisif
A l’issue de son étude « Hybrid Work Is Just Work. Are We Doing It Wrong ? », basée sur les données de 20 000 personnes dans 11 pays, en plus de mille milliards de logs de productivité de Microsoft 365 et des conclusions de LinkedIn et Glint People Science, le couperet est tombé : il est grand temps de mieux gérer la relation employé-employeur. « Les entreprises ont atteint un tournant décisif dans l’évolution du travail hybride, estime Sunita Khatri, Product Director, Microsoft. Les sociétés doivent absolument adopter une nouvelle approche ».
En plus d’une charge de réunions déjà élevée, les réunions qui se chevauchent (réservées en double) ont augmenté de 46 % par personne au cours de l’année écoulée. Et les utilisateurs sont inondés d’invitations aux réunions, même si le taux d’acceptation global des réunions est resté assez stable (en croissance de seulement 3 %), les déclins et les réponses provisoires ont grimpé en flèche au cours des deux dernières années (84 % et 216 % de croissance, respectivement). La pression est claire : au cours d’une semaine moyenne, 42 % des participants effectuent plusieurs tâches pendant les réunions en envoyant activement un e-mail ou un ping, et cela n’inclut pas les pratiques telles que la lecture des e-mails et des pings entrants, le travail dans des fichiers hors réunion ou l’activité Web.
« Prouver » que je travaille, la paranoïa !
Et pourtant, le rapport révèle que 49 % des responsables pratiquant le travail hybride déclarent avoir du mal à croire que leurs employés donnent le meilleur d’eux-mêmes, contre 36 % des responsables reposant uniquement sur le présentiel. En outre, 54 % des premiers déclarent avoir moins de visibilité sur le travail de leurs employés, alors que seulement 38 % des seconds ont déclaré avoir le même problème. En conséquence, les employés ressentent désormais la pression de « prouver » qu’ils travaillent…
« Aujourd’hui plus que jamais, les dirigeants doivent trouver un équilibre entre les intérêts des employés et ce qu’il faut pour que l’entreprise réussisse à aller de l’avant, ajoute Sunita Mme Khatri. Cela signifie qu’il faut aligner les tâches des gens sur un travail qui compte ou qui a un impact et créer une expérience pour les employés qui réponde à leurs attentes ». Ces tensions sont particulièrement vives lorsqu’il s’agit de questions de productivité. Le travail hybride a rendu difficile la confiance, constate Microsoft. De là cette fameuse « paranoïa de la productivité »…
Re-recrutez vos employés !
Au milieu des vents contraires macroéconomiques, il est maintenant temps pour chaque organisation de recruter à nouveau, de réintégrer et de redynamiser les employés. Or, comme le montre l’étude et l’assure Microsoft, les données montrent que si les gens ne peuvent pas apprendre et grandir, ils partiront.
Alors que les employés adoptent une nouvelle équation « qui en vaut la peine », ils se tournent de plus en plus vers le changement d’emploi, l’économie des créateurs, les activités annexes et l’entrepreneuriat. Et dans un marché du travail toujours tendu, les dirigeants qui espéraient que le vent tourne ont jusqu’à présent été déçus.
Plutôt que d’ignorer ou de combattre ces tendances, les meilleurs leaders donneront la priorité à l’apprentissage et au développement pour aider les personnes et l’entreprise à se développer.