La résilience de l’Internet fournit des indices pour vérifier les risques de fermeture

59,0 %, pour une moyenne européenne de 60 %. Tel est le score de résilience de l’Internet du Luxembourg.  Aucune coupure au cours des douze derniers mois. La situation du grand-Duché est enviable. Mais que signifient réellement ces ordres de grandeur ?

Notre dépendance aux services Internet ne cesse de croître, mais dans quelle mesure les infrastructures critiques dont nous dépendons tous sont-elles résilientes face aux attaques délibérées, aux catastrophes naturelles et aux erreurs de configuration accidentelles ?

En appliquant l’indice de résilience Internet Pulse de l’Internet Society, il est possible d’explorer les dimensions de la résilience Internet. Mardi 19 novembre, au cours des Luxembourg Internet Days, Matthew Ford, Technology Program Manager, Internet Society, proposera de considérer la situation du Luxembourg.

Résilience de l’internet

L’internet joue un rôle essentiel dans la société d’aujourd’hui et la pandémie de COVID-19 a encore souligné l’importance d’une connectivité internet fiable pour tous. Malheureusement, tous les pays ne disposent pas d’une infrastructure Internet fiable.

Une des activités de l’Internet Society est de soutenir certains réseaux à travers un programme de subventions spécifique. Établi en 2021, ce programme soutient les communautés pour assurer la préparation, l’entretien et la réparation de l’infrastructure Internet, également pour maintenir ou rétablir la connectivité lorsqu’elles sont confrontées à des événements inattendus tels que des catastrophes naturelles.

« Lorsqu’une catastrophe comme un tremblement de terre ou un cyclone survient, la connectivité à Internet devient un outil vital, à la fois pour les personnes dans le besoin et pour celles qui répondent à l’urgence. Grâce à ces subventions, explique Matthew Ford, nous voulons aider les communautés à réduire leurs vulnérabilités et à renforcer leurs capacités et leur résilience pour faire face à de futures situations d’urgence ».

Probabilité de pannes

Les risques dans les pays à faible revenu sont les plus importants. Ils disposent souvent de réseaux insuffisamment fournis et manquent à la fois d’une infrastructure câblée robuste et de systèmes d’interconnexion redondants. Dans ces pays ou régions, la probabilité que des pannes d’Internet se produisent est beaucoup plus élevée qu’ailleurs.

« En excluant les influences humaines, nous pouvons utiliser des facteurs plus facilement mesurables pour évaluer le risque de fermeture de l’internet d’un pays, explique Matthew Ford. Ainsi, le calculateur Pulse NetLoss estime le risque de coupure d’Internet d’un pays en tenant compte des données socio-économiques et historiques actuelles sur les manifestations, les troubles civils, les élections et les événements de coupure d’Internet. »

25 paramètres

Sur la base de ces paramètres, selon le calculateur Pulse NetLoss, le Myanmar présente le risque le plus élevé de fermeture d’Internet (100 %). L’Inde (16,28 %) suit. Le sous-continent devance même l’Afghanistan (11,34 %). En revanche, les Pays-Bas ou le Luxembourg ont un risque de fermeture proche de 0 %.

L’indice de résilience de l’internet rassemble plus de 25 paramètres différents associés à l’infrastructure, à la connectivité, à la sécurité et à la préparation au marché de l’Internet d’un pays afin d’évaluer et de classer sa robustesse par rapport à plus de 170 autres pays. Si l’on compare le score IRI de chacun de ces pays à son score de risque Internet, 24 des 34 pays (71 %) dont le risque de fermeture d’Internet est supérieur à 6 % ont un score IRI inférieur à 40 % !