Tout devient service. Y compris le datacenter. LuxConnect en fait la démonstration depuis dix ans.
Une offre sur mesure, modulaire, totalement évolutive. Tel est le principe du Datacenter-as-a-Service tel que le promeut LuxConnect. Une offre sans contrainte de taille, à partir d’un quart de baie, sans contrainte de puissance. Et comme tout se mesure, le client paie à la consommation. Pas d’investissement initial donc, pas de risque non plus de surdimensionnement.
Aujourd’hui, LuxConnect compte quatre datacenters, dont le dernier, le DC 1.3 -inauguré le 13 juin- est le premier doublement certifié par l’Uptime Institute : Design et Constructed Facilty. Le must dans la profession. Aujourd’hui, trois centres sont labellisés Design (DC 1.1, DC 1.3 et DC 2). Dans un marché de plus en plus concurrentiel, ces certifications font la différence. «Nous avons misé sur l’Uptime Institute, et non pas sur les normes ISO par exemple, moins centrées sur les infrastructures», explique Roger Lampach, CEO de LuxConnect.
Vocation Multi-tier
De même, la certification porte sur une double classification : Tier II et Tier IV. Notre ambition n’est pas d’offrir exclusivement le top, mais de répondre de façon optimale aux diverses demandes. Le client paie pour un service de Tier II ou III en fonction de la nature de la prestation demandée tout en profitant d’un environnement Tier IV en termes de compétences et procédures. Bref, nous défendons une stratégie multi-Tier qui, au vu des clients désormais installés au Luxembourg, continue à faire ses preuves.
Au total, LuxConnect propose quelque 14.700 m2 d’espace rack, dont 5.500 m² pour le DC 1.3, le dernier en date. La petite entreprise créée en octobre 2006 sur base d’un capital de 500.000 EUR autour de deux personnes a bien progressé. «Jamais, à l’époque, nous n’aurions imaginé un tel succès. Dans nos plans, au départ, nous ne visions qu’un seul datacenter», se souvient Roger Lampach. L’explication de ce formidable succès ? Une réponse aux besoins, des services de qualité à prix attractif et de sérieux atouts comme la connectivité plus de 1.000 km de fibres déployées; 13 routes de fibres différentes vers les pays; des circuits directs à faible latence du Luxembourg vers les centres de données à Bruxelles, Francfort, Amsterdam et Paris. Sensible, aussi, l’atout énergétique : deux fois moins cher qu’en Allemagne, marché pourtant voisin.
Energie renouvelable locale
LuxConnect se veut résolument green. Son énergie hydroélectrique provient majoritairement de Norvège et d’Autriche. A Bissen, pour le DC 2, LuxConnect a fait le pari de l’énergie renouvelable locale à partir de biomasse. Et Roger Lampach d’expliquer : «Nous sommes associés à KioWatt dans un projet de valorisation de la biomasse avec, à la clef, la production d’électricité, de froid, de chaleur et de pellets… KioWatt est spécialisée dans la réalisation d’unités de trigénération à biomasse de grande capacité, permettant, en plus, la production de pellets de bois.»
«Depuis le lancement de notre premier centre de données en juin 2009, nous avons continuellement amélioré l’empreinte écologique de nos activités : le recyclage et la cogénération sont les moteurs de notre politique de l’énergie verte», poursuit Roger Lampach. Aujourd’hui, LuxConnect affiche des PUE entre 1,2 et 1,5 en fonction du tiering. Pour le DC 1.3, le dernier en date, l’objectif est d’atteindre quand il sera pleinement opérationnel, un PUE de 1,3, ce qui est exceptionnel pour un Tier IV.
Aujourd’hui, LuxConnect compte 24 collaborateurs et continue à engager. En dix ans, son capital n’a cessé de croître, s’élevant aujourd’hui à 75 millions EUR. «Nous sommes un acteur solide dans un marché qui se consolide, analyse Roger Lampach. L’effort, maintenant que l’outil industriel a largement fait ses preuves, est porté sur la prospection. Et de travailler essentiellement sur trois grands pays : le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Allemagne. Par rapport à chacun de ces marchés, nous avançons une série d’atouts. Sur le marché allemand, par exemple, c’est le coût de l’énergie. Nous sommes deux fois moins cher. Un client a ainsi chiffré qu’il réalisait une économie d’un million par an !»
Réunir un ensemble d’acteurs
Si, dans chaque pays cible, LuxConnect est en train de mettre en place une structure d’apporteurs d’affaires, l’entreprise de Bettembourg occupe un agent permanent à Londres. «Dans un climat incertain avec l’éventualité du Brexit, l’intérêt pour le continent n’a jamais été aussi grand. Notre ambassade nous aide aussi beaucoup, la relation est excellente. Nous prévoyons d’ailleurs un deuxième roadshow au cours du second semestre.»
Enfin, toujours dans la philosophie du Datacenter-as-a-Service, LuxConnect souhaiterait réunir un ensemble d’acteurs majeurs du secteur afin de développer un échange de prestations. L’idée est de développer une forme de réciprocité entre prestataires. LuxConnect pourrait ainsi accueillir dans son centre des clients étrangers de prestataires membres du réseau; en échange, les clients luxembourgeois de LuxConnect trouveraient les mêmes facilités dans le pays où ils comptent s’imposer. «A l’heure où les appels d’offres globaux se multiplient, cela nous permettrait d’y répondre. Se limiter à son propre territoire revient à se couper d’une partie du marché, conclut Roger Lampach. Ce projet nous tient d’autant plus à coeur qu’il s’inscrit dans notre mission originelle : accueillir ici même des professionnels du secteur ICT.»