Incompréhension, hostilité, menaces… les relations entre Oracle et ses clients au sujet de sa politique de Licensing n’ont jamais été simples. aPhely fait le point et livre quelques conseils.

Souvent critiqué, le licensing Oracle peut aller jusqu’à envenimer les relations entre l’éditeur et ses clients. Ces tensions ne datent pas d’hier. Fin 2014, on s’en souvient, The Campaign for Clear Licensing, une organisation anglaise à but non lucratif, publiait une lettre ouverte à Larry Ellison, CEO d’Oracle, et à son comité de direction. Elle enjoignait l’éditeur à améliorer la confiance et la communication avec ses clients concernant l’utilisation de ses services cloud. C’est dire si les tensions peuvent être vives et les exemples ne manquent pas. Ainsi, au sujet de la version 5 .1 de vSphere de VMware -et les versions suivantes, les machines virtuelles pouvant être déplacées entre différents clusters, Oracle considère qu’il faut par conséquent déclarer les cœurs des hyperviseurs ESX présents sur tout l’environnement vCenter. Autrement dit, plutôt que d’acheter des licences, par exemple de bases de données, pour un cluster, il faut, selon Oracle, étendre les droits à l’ensemble de la ferme de serveurs sous ESX, et à ses multiples clusters, se traduisant par des surcoûts très importants. En réalité, cette politique n’est qu’une extension des principes déjà défendus par Oracle, selon lesquels il suffit qu’une VM d’un cluster soit dédiée à des logiciels Oracle pour qu’il soit nécessaire d’acheter des licences pour l’ensemble du cluster.

«Il arrive que les clients se sentent pris au piège, explique Yves Reginster, Practice Director, aPhely. C’est un peu comme si Oracle déplaçait les poteaux des buts en fonction de ses objectifs en termes de revenus plutôt que les besoins des clients… C’est évidemment une image résultant d’une mauvaise perception, et donc -à l’origine- d’une mauvaise communication entre l’éditeur et ses clients. Cela conduit à un manque de confiance et cela partout, dans tous les pays, aux États-Unis et au Royaume-Uni comme au Luxembourg, les clients sont confrontés aux mêmes questions… L’activité principale d’aPhely est justement de vous aider à préparer votre audit, donc à prendre conscience de l’existant, et à être proactif.»

Le licensing Oracle, une question de négociation ?

Aujourd’hui, selon une enquête, 88% des clients sont en désaccord avec Oracle à l’issue de leur audit. C’est énorme. Les risques et les frais que fait courir Oracle le sont tout autant. Aussi, tout audit se termine en négociation. «La négociation du prix est une bonne chose, poursuit Yves Reginster, mais vous pouvez économiser beaucoup plus en maîtrisant les conditions générales»

Pour commencer, il s’agit de comprendre le modèle de licence d’Oracle Technology qui reste, pour l’essentiel, largement aligné sur les capacités physiques des serveurs. C’est un modèle de licence par processeur avec un système de multiples en fonction du nombre de cœurs des serveurs.

«Comprendre Oracle, c’est aussi exploiter ce que l’éditeur propose. En particulier ses solutions intégrées.» Ces dernières introduisent des exceptions dans la grille tarifaire qui permettent de faire de confortables économies sur les licences. Par exemple, une entreprise qui achète l’Oracle Database Appliance (ou ODA) paie le SGBD en fonction du nombre de cœurs activés par paire (l’activation des cœurs se fait au niveau physique). Cela veut dire que pour une PME qui a besoin des pleines capacités d’Oracle SGBD dans sa version entreprise, mais pas forcément la pleine puissance d’un serveur, la Database Appliance est une bonne solution pour limiter les coûts et permet d’acquérir des licences en suivant les besoins de puissance (pay-as-you-grow). Un autre moyen de limiter les coûts est d’utiliser l’hyperviseur d’Oracle, Oracle VM, pour virtualiser la base de données. Dans ce cas, l’entreprise paie en fonction du nombre de cœurs alloués à la VM. Il est à noter toutefois, que ce licencing au cœur n’est disponible qu’avec Oracle VM sous certaines conditions et pas avec les solutions concurrentes Hyper-V ou vSphere.

Se faire accompagner

«Il y a plusieurs façons de vous préparer à un audit, souligne Yves Reginster. C’est une affaire d’organisation. Pour commencer, assurez-vous de la proactivité de vos processus de gestion de vos fournisseurs. Vous devez être en mesure de retrouver tous les documents relatifs à l’acquisition de licences logicielles. Vous devez copier tous les documents à la date d’achat pour éviter d’affronter les changements. Soyez prêt, aussi, à répondre à la lettre de vérification. Assurez-vous que vous avez un point de contact unique. Demandez des informations sur la méthodologie de l’audit. Demandez des informations écrites sur les mesures de licence, quelles en sont les règles. Assurez-vous que ces règles représentent la position officielle d’Oracle. Enfin, pour négocier, il faut parler le même langage, donc exploiter les mêmes métriques. En tant que client, vous tirerez meilleur avantage en inscrivant cet audit dans une relation commerciale à long terme. »

Le moyen le plus sûr reste de vous faire accompagner. Certifiés IAITAM Software Asset Manager, les experts d’aPhely peuvent donc vous aider à mettre en place la pratique SAM (Software Asset Management) pour réduire tant les risques que les coûts associés à l’utilisation des logiciels. «Notre mission est de vous aider à y voir plus clair, conclut Yves Reginster. D’un côté, vous constaterez peut-être que des logiciels sont déployés sans que la licence ait été acquise au préalable; d’un autre, vous constaterez que certaines licences sont détenues en surnombre par rapport à l’utilisation réelle. Rien n’est jamais figé. Il faut voir large. Et à long terme. Dans le plan de gestion de licences, il faut prendre en compte deux points de vue différents : les gains financiers dus à des modifications d’architecture et la mise en place d’une stratégie concernant l’acquisition de nouvelles licences…»

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Licensing Oracle, sujet sensible, bien des incompréhensions
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Licensing Oracle, sujet sensible, bien des incompréhensions
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