Le télétravail a un coût… environnemental
Retour au télétravail. A quel coût environnemental ? Variable, selon l’ADME, l’agence française de l’environnement. Extrapolations.
Qui dit télétravail dit réduction des déplacements. C’est clairement la principale vertu du télétravail. En travaillant depuis leur domicile ou dans un coworking non loin de chez eux, les collaborateurs réduisent leurs déplacements.
L’ADME parle d’une diminution de 69 % du volume des déplacements et de 39 % des distances parcourues. Au-delà de la réduction du temps passé dans les embouteillages et de l’amélioration de la qualité de l’air, l’effet sur la planète qui en découle est évident.
271 kg de CO2 sur une année par jour de télétravail et par actif. Il s’agit d’une estimation. Celle-ci cache ce que l’ADME nomme les « nouvelles mobilités ». Celles-ci ont émergé ces derniers mois avec le développement du travail à distance. Avec la suppression du trajet domicile-travail, les étapes qui constituaient celui-ci, comme le dépôt et la récupération des enfants ou les courses effectuées sur le chemin du retour du bureau, s’opèrent « en étoile plutôt qu’en chaîne ». En clair, ces étapes sont devenues des destinations spécifiques. Elles génèrent des déplacements forcément plus nombreux.
Le télétravail a un autre grand « effet rebond » : il augmente non seulement les factures, mais aussi les « émissions domestiques » de CO2. La consommation liée au fait de chauffer son logement la journée, de l’éclairer, d’y préparer ses déjeuners et d’y faire tourner son informatique personnelle ou pas, ajoute ainsi 2,7 kg de CO2.
Des « réuthoniens » très polluants
Inversement, le télétravail réduit la note énergétique des entreprises mais, ce, dans des proportions très variables. Son application représente une économie de 6,7 kg de CO2 en l’absence de toute mesure de « flex-office ». Un concept dont la mise en oeuvre peut permettre de réduire les émissions de 234 à 292,5 kg lorsqu’il s’accompagne d’une réduction des surfaces immobilières et selon la rigueur avec laquelle s’appliquent les règles de télétravail.
Beaucoup dépend également du profil des télétravailleurs et de ce qui caractérise leurs activités à distance. En particulier, l’usage qu’ils font de la visioconférence. L’étude de l’ADME estime son surpoids en carbone à 2,6 kg en moyenne. Ceux, les plus nombreux (50 %), qui occupent un emploi tertiaire de production recourent le moins (15 minutes en moyenne par jour) à cet outil. Les émissions qu’ils génèrent, de ce fait, sont faibles : 0,71 kg. C’est quatre fois moins que les cols blancs exerçant une fonction de coordination. C des derniers « téléconfèrent » en moyenne 1 heure par jour. Les « réuthoniens », la dernière des trois catégories établies par l’ADME, la plus assidue aux réunions sur Internet (6 heures par jour), portent le poids le plus lourd : 11,28 kg.
Pour contrer les effets rebond négatifs du télétravail, l’ADME recommande d’en décourager la pratique par journée incomplète. Ses experts insistent aussi sur la nécessité de promouvoir les mobilités actives (vélo) et les transports en commun. L’objectif est bien de réduire l’impact carbone des déplacements motorisés autour du domicile du télétravailleur.
Les trajets domicile-travail au centre de la réduction de l’empreinte carbone
Premier constat : du point de vue environnemental, la principale vertu du télétravail est, sans surprise, la réduction des déplacements. En travaillant depuis leur domicile ou dans un coworking non loin de chez eux, les collaborateurs réduisent leurs déplacements.
L’ADME parle d’une diminution de 69 % du volume des déplacements, et de 39 % des distances parcourues. Au-delà de la réduction du temps passé dans les embouteillages et de l’amélioration de la qualité de l’air, l’effet sur la planète qui en découle est évident.