La dette technique ne cesse de s’accumuler
78% des organisations ont accumulé plus de dettes techniques pendant la pandémie, selon le Situation Report de Software AG Research.
Le développement de nouveaux produits digitaux est la principale source de génération de dette technique, pour 39 % des décideurs IT interrogés par Software AG. Dans la foulée, la modernisation des infrastructures suit (34%) ainsi que l’analyse/intégration de données (32 %).
En général, la réduction de la dette technique IT ne figure pas parmi les priorités les plus courantes des entreprises. Cette fois, le contexte est différent. Avec l’accélération des projets de transformation numérique engagée depuis la mi-2020, les niveaux de dette technique ont progressé de façon sensible l’an dernier -à tout le moins dans les entreprises qui sont en mesure de l’évaluer.
Prise de conscience du fait de la pandémie
Par dette technique, il faut entendre un codage ou un développement qui n’est pas terminé ou qui reste inachevé au moment de la mise en ligne de l’application/de la plate-forme, rappelle à propos Software AG.
Aussi, c’est sans surprise que l’on apprend que 78 % des entreprises ont contracté des niveaux de dette technique plus importants au cours de l’année écoulée. En ces temps sans précédent, 88 % déclarent que la pandémie les a rendues plus conscientes de celle-ci. Conséquence indirecte : 83 % déclarent qu’elles sont disposées à l’accumuler…
L’accumulation de la dette technique peut aider les organisations à résoudre rapidement les problèmes d’efficacité ou de procédures opérationnelles. Elle peut aussi les aider à tirer parti des opportunités pour gagner de nouveaux clients ou conquérir de nouveaux marchés. En conséquence, 94 % des organisations estiment que la dette technique est un élément important de leur stratégie de transformation. En clair, elle leur permet de lancer des produits et services plus rapidement et de capitaliser sur les opportunités du marché.
Conscience ne veut pas dire stratégie
Malgré son importance, et même si 82 % déclarent pouvoir évaluer la totalité ou la majeure partie de leur dette technique, plus de la moitié (58 %) n’ont pas de stratégie formelle pour la gérer. Pourtant, cela deviendra un enjeu crucial à l’avenir. En effet, les deux tiers (69 %) craignent que la dette technique ne ralentisse leur progression dans la transformation.
« La pandémie a considérablement accéléré de nombreuses choses en matière de technologie et de transformation. La dette technique n’est que l’une d’entre elles, analyse Sanjay Brahmawar, CEO, Software AG. Les organisations résilientes, numériques et connectées sont bien placées pour utiliser la dette technique de manière positive. Elles l’utiliseront pour devenir plus agiles et réactives aux clients, aux employés et aux conditions du marché. L’infrastructure connectée et la culture numérique vont être cruciales. C’est pourquoi devenir une entreprise véritablement connectée doit être une priorité absolue pour chaque organisation. »
Gestion de la dette technique
L’étude montre que les données et les processus existant dans des silos constituent le principal défi pour rembourser la dette technique. Le manque d’alignement interne est également cité parmi les principaux défis. Ce qui montre que des progrès technologiques et culturels doivent être réalisés pour transformer la dette technique en un phénomène positif.
Certaines dettes techniques sont intentionnelles. Par exemple, presque tous (95 %) qui l’ont accumulé en mettant en œuvre le travail hybride/à distance disent que c’est une « bonne dette ». Plus de neuf sur dix déclarent que la dette technique est importante pour leur stratégie de transformation (94 %), leur stratégie de croissance (93 %) ou leur culture d’entreprise (90 %).
Pour 44 % des répondants, la dette technique s’est simplement accumulée à mesure que leur infrastructure devenait plus complexe. Toutefois, 48 % indiquent qu’une partie de cette dette a constitué une méthode délibérée pour capitaliser sur des opportunités. Sur fond de pandémie, 56 % déclarent qu’ils ont dû agir rapidement et se sont trouvés contraints de l’accepter.
D’autres dettes techniques ne sont pas intentionnelles
44 % des entreprises déclarent que leur dette s’est simplement accumulée au fil du temps à mesure que l’infrastructure devenait plus complexe. Pour ce type de dette, les entreprises doivent essayer de se projeter dans l’avenir. Par exemple, comment les clients peuvent s’attendre à des parcours d’expérience mixtes ? Comment l’automatisation peut se développer au sein de l’organisation ? Ou comment des facteurs externes, tels que des initiatives de développement durable ou des pénuries de compétences, pourraient modifier la nature de l’entreprise ?
Ces questions en appellent d’autres. Et, parfois, des remises en question. Les difficultés à surmonter peuvent être lourdes. Premier obstacle, pour 31 % des répondants, le fait que les données et processus soient répartis en silos. Ensuite : la contraction des budgets (30 %) Puis les contraintes réglementaires 28 %), le manque d’alignement interne (27 %) ou de plateforme d’intégration (26 %). Environ 21 % citent la mise en oeuvre du multi-cloud, 20% le manque d’outils et de compétences.