ICT Spring 2016 – The Abundance Era
Si à une époque de contractions et d’économies tous azimuts, le thème «The Abundance Era» peut surprendre, il est surtout un clin d’œil à l’optimisme qu’engendre la technologie.
Peut-on décemment parler d’«Abundance Era» ? Pour Kamel Amroune, Partner, Farvest & Co-Founder, ICT Spring, il n’y a pas le moindre doute. «Le futur sera meilleur que nous le pensons, des tas d’opportunités seront à saisir; aujourd’hui, chacun d’entre vous est venu avec sa brique pour construire l’avenir». C’était le 10 mai, au cours du message d’accueil à l’occasion de l’ICT Spring 2016.
Et Keith Hopper, CFO, Docler Holding, modérateur de la matinée, d’enchaîner «Explorer la zone d’abondance, c’est explorer la quantité de choses qui nous entourent : données, informations, technologies, etc. Que faire avec cette abondance ? Comment profiter de cette manne pour améliorer la qualité de vie ?» En quelques minutes, le ton était donné, le thème démystifié. Oui, nous avons du grain à moudre et en aurons toujours.
«Contrairement à ce que nous pensions, le changement n’est pas linéaire, mais exponentiel», soutient Vaclav Smil, Distinguished Professor Emeritus Faculty of Environmement à Universtity of Manitoba. Et d’étayer son affirmation en citant la montée en puissance du transistor au cours des décennies. Pour Vaclav Smil, la période allant de 1860 à 1914 est celle des découvertes et ruptures les plus importantes, qui conditionnent toujours notre quotidien : arrivée de l’ascenseur, de l’électricité, des avions, des automates de vente, voire du Coca Cola !
Qui dit innovation pense rupture. Mais l’on sait que les nouvelles technologies fondamentalement innovantes et en rupture sont, au final, assez rares. L’internet en est-il une ? Déjà, sur cette seule question, les avis sont partagés. Si ses capacités et son influence sont extraordinaires, le réseau des réseaux n’a pas pour autant représenté une rupture à proprement parler.
Mieux vaut s’intéresser aux modèles, comme la blockchain. En ce sens, on l’a compris, l’internet n’est qu’un support. Ce n’est pas le réseau qui a détrôné des industries établies, mais des Skype, des PayPal, également des Uber et des Airbnb même si le principe de l’économie du partage reste à démontrer.
En attendant, nous avons besoin de plus d’énergie pour alimenter des outils de production toujours plus puissants. A l’heure où la population explose pour atteindre les 10 milliards d’habitants en 2050, nous avons et aurons à faire face à des problèmes de ressources naturelles. Or, note Vaclav Smil, «beaucoup de nos techniques sont arrivées à maturité ou ne progressent plus que très lentement.» Ce qui doit nous inciter à relever ce challenge via les technologies les plus innovantes.
Y arriverons-nous ? Dans «La Nouvelle Société du coût marginal zéro», paru en 2014, Jeremy Rifkin explorait déjà ces idées. Pour l’essayiste américain, il faut s’attendre à un changement de paradigme. Le passage de la verticalité de l’ère charbon-pétrole à l’horizontalité de l’ère internet qui pourrait nous mener vers un monde plus écologique, plus durable et plus démocratique.