Les CEO se tournent de plus en plus vers leurs responsables techniques, en particulier IT

Intégrer l’IA aux opérations, oui. Un oui quasi unanime selon une étude de Cisco. En même, les dirigeants interrogés reconnaissent leur compréhension limitée de la technologie. Un vrai paradoxe.

Alors que quatre dirigeants sur cinq reconnaissent les avantages potentiels de l’IA et que presque tous prévoient d’intégrer l’IA dans leurs opérations, beaucoup craignent que des lacunes dans leurs connaissances entravent les décisions du conseil d’administration (74 %) et freinent la croissance (58 %), risquant de manquer des opportunités et de prendre du retard sur leurs concurrents.

Pourtant, souligne Cisco à l’issue d’une étude, les dirigeants ne restent pas les bras croisés. Avec le soutien de leurs responsables IT et de leurs partenaires technologiques, ils prévoient de responsabiliser leurs collaborateurs, de moderniser l’infrastructure et de renforcer la cybersécurité pour renforcer leur avantage concurrentiel dans un avenir axé sur l’IA…

Les dirigeants craignent les coûts croissants de l’inaction

Jeetu Patel, Chief Products Officer, Cisco, souligne l’urgence d’agir : « Dans un paysage dynamique où la concurrence est féroce, la vitesse fait la différence. Les dirigeants qui agissent de manière décisive aujourd’hui pour construire des réseaux résilients et à l’épreuve du temps seront les leaders de l’IA qui apporteront une réelle valeur ajoutée à leur entreprise. Il n’y aura finalement que deux types d’entreprises : celles qui sont des entreprises d’IA et celles qui ne sont pas pertinentes. »

De fait, montre l’étude, plus de 70 % des dirigeants craignent de perdre du terrain face à leurs concurrents et de rater des opportunités en raison des lacunes en matière d’informatique et d’infrastructures, des craintes qui se traduisent déjà par des pertes réelles. 53 % craignent qu’un manque d’investissement dans la technologie leur fasse perdre un avantage concurrentiel, tandis que les deux tiers s’inquiètent des coûts d’opportunité liés au fait de ne pas investir davantage dans la technologie. « Les coûts de l’inaction ne sont pas des scénarios hypothétiques. S’ils n’investissent pas dans la technologie maintenant, les CEO s’attendent à des coûts d’exploitation plus élevés, à des bénéfices plus faibles, à une productivité réduite et à une baisse des parts de marché. C’est aussi cela le fameux paradoxe. »

Paradoxe ou l’audace d’agir alors que les autres sont à la traîne

Pour les dirigeants qui affrontent leurs peurs, les récompenses dépasseront le simple fait de « suivre le rythme », estime Cisco. Les dirigeants se tournent vers l’IA pour son potentiel de transformation : amélioration de l’efficacité (69 %), stimulation de l’innovation (68 %) et dépassement des concurrents (54 %). Mais pour concrétiser cette ambition, encore faut-il éliminer les obstacles qui empêchent de réaliser le potentiel de l’IA : pénurie de compétences, lacunes en matière d’infrastructures et risques de sécurité, etc.

Alors que les CEO se concentrent sur la situation dans son ensemble, leurs CIO et CTO sont souvent confrontés à des obstacles opérationnels, notamment le manque de cas d’utilisation commerciale convaincants. Cette tension reflète peut-être la phase exploratoire de l’IA, où les 82 % des CEO qui reconnaissent les avantages potentiels de l’IA doivent soutenir une expérimentation audacieuse à court terme pour découvrir de la valeur à long terme.

Le plan directeur du CEO : les employés, l’infrastructure et la cybersécurité

A lire l’étude de Cisco, on comprend la nécessité de transformer la peur en progrès. Concrètement, investir dans les connaissances et les compétences, moderniser l’infrastructure et renforcer la sécurité pour se préparer aux exigences de l’IA. S’échapper du paradoxe.

Dès lors, un leadership technologique décisif s’impose. Les CEO se tournent de plus en plus vers leurs responsables techniques, en particulier IT. Déjà, côté CTO, les réseaux et les technologies qui les supportent sont considérés comme des catalyseurs de croissance, de résilience et d’innovation.

Jamais l’appel à l’extérieur n’a été aussi important : 96 % des CEO se tournent vers des partenariats de confiance pour préparer leur réseau à l’avenir pour l’IA.