Gouvernance des données, création de valeur
Micropole Luxembourg renforce son offre en gouvernance des données avec l’arrivée de l’expert Jan Claes. Analyse de la véritable création de valeur générée par la collecte, le traitement et l’utilisation efficace des données.
« La gouvernance des données intègre la manière dont vous acquérez les données, la façon de les utiliser et comment vous les partagez avec les différents services au sein de l’organisation, explique Pascal Anthoine, Senior Partner Data Governance, Micropole France. Le concept recouvre des aspects aussi bien techniques que commerciaux, opérationnels et organisationnels. »
La gouvernance des données est aujourd’hui un pôle de développement important de Micropole au Luxembourg. « Si le cœur de métier de votre organisation est l’utilisation des données, comme le secteur financier, il n’y a pas lieu de s’interroger sur la mise en place une stratégie de gouvernance de données. Une fois que les besoins se font ressentir, il faut la mettre sur pied sans attendre ! »
La gouvernance définit les règles
Banque, assurance… « La donnée est aujourd’hui la matière première ! Sa qualité est donc indispensable. Plus elle est bonne, moins il y aura d’erreurs, rappelle Yoan Moos. Dans un environnement économico-financier difficile, il est impensable que les données ne soient pas à la hauteur des attentes… » Ce qui est vrai dans ces secteurs, majeurs au Luxembourg, l’est aussi dans les autres.
« Souvent encore, poursuit Jan Claes, Senior Data Management Expert, Micropole Luxembourg, la gouvernance des données est confondue à d’autres disciplines connexes à l’instar de la gestion des données. De fait, on l’assimile à une composante de la gestion des données, laquelle consiste à élaborer des politiques et des stratégies en matière d’acquisition, de traitement et d’utilisation des données, tandis que la gouvernance se charge du déploiement et de la mise en œuvre de ces politiques. »
Bref, la gouvernance des données définit les règles qui permettent de mener une meilleure gestion des données. Ainsi, elle définit le cadre de gestion des données dans le respect des exigences réglementaires à l’instar du GDPR.
Visez la valeur ajoutée !
Le message est lancé. Et il est entendu : les projets se suivent… « La donnée qui circule crée de la valeur ajoutée, à condition de mettre en place les bonnes pratiques pour l’exploiter efficacement et en lien avec des objectifs d’utilisation clairement définis », assure Jan Claes, In fine, la gouvernance des données doit aboutir à une meilleure qualité des informations, tout en veillant à leur disponibilité, leur accessibilité et leur facilité d’utilisation dans un cadre sécurisé.
A l’inverse, un manque de considération pour la problématique des données exposerait l’organisation à une hausse des coûts, une augmentation du risque réglementaire sans compter le risque de prendre de mauvaises décisions stratégiques en raison d’un manque d’indicateurs fiables.
Travailler plus efficacement
En somme, la mise en place d’une plateforme de gouvernance des données est une façon de rebattre les cartes des anciens processus et de pousser le curseur de l’efficacité à tous les étages en permettant de développer de nouvelles pratiques dans tous les métiers, mais aussi avec toutes les parties prenantes -clients, prestataires et collaborateurs.
« La gouvernance des données est un programme transverse dans l’organisation, précise bien Jan Claes. En tant qu’activité support, elle ne va pas transformer fondamentalement l’activité de l’entreprise, mais elle va aider les différents métiers à résoudre des points de difficultés rencontrés au quotidien. Il s’agit bien, là, du premier apport de la gouvernance des données : travailler plus efficacement. »
Par ailleurs, la mise en valeur du patrimoine de données à travers une démarche de gouvernance va permettre à l’ensemble des collaborateurs de s’en emparer pour créer et rendre possibles de nouveaux usages.
Gare aux incohérences !
A mesure que les entreprises sont confrontées à de nouvelles réglementations en matière de confidentialité et qu’elles s’appuient de plus en plus sur l’analyse des données pour optimiser leurs opérations et orienter leurs décisions, la gouvernance des données s’imposera, explique encore Pascal Anthoine.
« Sans une gouvernance efficace, les incohérences dans les différents domaines de votre organisation pourraient demeurer non résolues. Par exemple, dans l’industrie, les noms des clients peuvent être répertoriés différemment dans les systèmes de vente, de logistique et de service à la clientèle. Cela pourrait compliquer les efforts d’intégration des données et créer des problèmes en termes de fiabilité. De plus, ce genre d’information erronée n’est pas toujours détectable…. Et, cela peut affecter l’exactitude au niveau de la veille économique, du reporting et des analyses qu’effectue votre entreprise. »
La gouvernance des données implique une vision stratégique
En pratique, la gouvernance des données est un ensemble de principes, de pratiques, de projets et de processus qui favorisent l’appropriation de la donnée par l’organisation. A ce titre, elle se structure autour d’une vision stratégique avant d’être déclinée en projets opérationnels.
On l’a compris, avant de parler d’outils, la définition de la vision stratégique est une étape cruciale, qui pose les fondations du programme. Menée en plusieurs semaines, elle a pour objectif d’analyser la maturité patrimoniale et culturelle des métiers et de définir les grands principes de gouvernance afin d’aboutir à un schéma directeur ou une roadmap. Cette vision sera par la suite déclinée en projets opérationnels, puis en démarche d’amélioration continue qui ancrera le changement.
« Les projets de gouvernance sont initiés par la collecte et l’analyse des ‘pain points’ existants au sein de l’organisation, illustre Jan Claes. Ce travail aboutira à l’élaboration d’une roadmap dans laquelle les cas d’usage considérés comme des ‘quick win’ à forte valeur ajoutée sont priorisées. Cette approche permet le déploiement progressif des chantiers, une meilleure communication autour des succès et, par conséquent, un renforcement de l’adhésion des parties prenantes. »
Privilégier les quick wins…
On parle ici de programme et non de projet au sens IT du terme. Il est important de ne pas cloisonner la démarche de gouvernance au système d’information, mais de prendre en compte les aspects techniques et architecturaux de l’ensemble (ERP, CRM, applications métiers, etc).
Bien que la direction ICT soit régulièrement à l’initiative de la demande, il est important d’inclure les directions métiers dès le départ pour assurer leur adhésion au changement. D’où la pertinence d’une démarche éprouvée orientée « quick wins » qui se concentre sur un cas d’usage à forte valeur ajoutée métier, avant d’être déclinée sur d’autres domaines.
« Finalement, c’est ce que l’on appelle la culture de la donnée. Elle est très importante au sein des organisations ; tous les collaborateurs peuvent contribuer à son analyse. » Car la donnée ne doit pas pour autant être considérée comme une surcouche à appliquer, ni une brique à ajouter. « Ce n’est pas en créant simplement une application ou un site web que l’on va devenir une entreprise numérique. De la même manière, ce n’est pas parce que l’on collecte de la donnée que l’on est forcément ‘data-driven’. C’est la raison pour laquelle, conclut Yoan Moos, il est très important de savoir pourquoi on collecte les données, et dans quelle stratégie cette action va s’inscrire. »