Gen X, Gen Y, Gen Z… et BB! Ce ne sont pas trois, mais quatre générations qui vont cohabiter en entreprise -les baby-boomers sont encore là. Mais la Gen Z va bousculer les habitudes et les codes du travail, assure Telindus Telecom. Les organisations devront faire preuve de créativité pour rester attractives et attirer de nouveaux talents.
Les entreprises devront par conséquent adapter leurs méthodes managériales et faire évoluer leurs environnements de travail. Ce qui veut dire: nomadisme, dématérialisation du poste de travail, gestion des nouveaux usages et comportements, convergence des mondes privés et professionnels. Ces questions ne laissent pas indifférentes les entreprises. Pour preuve, le succès de la conférence «Génération Z: nouveau ‘péril jeune’ pour l’entreprise?» organisée mardi 14 octobre par Telindus Telecom avec le support de Farvest.
La Gen Z est encore plus numérique que la génération Y. Sur la toile, elle multiplie ses comptes: Instagram, Snapchat, Tumblr, Vine, Tinder… Ses amis, elle peut les compter par milliers: de 5000 à 10 000 followers sur Twitter.
«Entre-temps, la souris est morte, lance Philippe Hougardy, Head of Sales Unit Unified Communications & Mobility, Telindus. Dans l’ère post-PC, tout devient tactile: l’interface simplifie l’interaction de l’homme avec la machine, tandis que l’évolution rapide des différentes technologies mises en oeuvre ouvre la voie à de nouvelles applications où les objets eux-mêmes pourront dialoguer facilement avec l’utilisateur. Et ce sera nécessaire: les représentants de la Gen Z auront à gérer un millier d’applications!»
Dans ce contexte, la question du BYOD -pour ou contre- ne se pose plus. Comme on préfère utiliser son smartphone ou sa tablette, on préfèrera utiliser aussi son propre laptop. Confirmée aux Etats-Unis, la tendance commence à s’imposer au Luxembourg.
Autre constat: l’accélération de l’essor des technologies aux communications unifiées. Liée à un appareil qu’on décroche, la téléphonie n’est plus, désormais, qu’une application parmi une infinité d’autres! On voit aussi que le chat, plus interactif, s’impose, déclassant la messagerie traditionnelle. «On revient au bon usage pour le bon outil, estime encore Philippe Hougardy. Ainsi, la messagerie, qui est devenue au fil du temps un outil de stockage personnel, retourne vers sa fonction première d’échange d’informations au bénéfice d’espaces collaboratifs qui enrichissent le patrimoine collectif de l’entreprise. Les jeunes ont tout compris!»
Derrière ces nouveaux usages, une constante: la Gen Z est la génération du partage -il y a, pour les plus jeunes, plus de valeur à partager qu’à disposer, ce qui veut dire encore que la notion de propriété tend à s’estomper. Ce qui renvoie au BYOD.
«Soit vous êtes réactif, soit vous encadrez le phénomène, note Olivier Lemaire, People Leader, Ernst & Young. Mais dites-vous que le phénomème du BYOD est irréversible… tout simplement parce que la Gen Z est celle de l’instantanéité et de l’auto-contrôle. N’y voyez pas un danger, mais une opportunité, votre entreprise y gagnera en agilité!»
La sécurité? Le représentant de E&Y balaie la question. A l’entendre, c’est l’excuse pour ne pas avancer. La Gen Z comprend ce que hacking, phishing, spyware ou malware signifient. Beaucoup en ont déjà fait la fâcheuse expérience sur leur PC personnel. On peut donc partir de leur expérience pour renforcer leur vigilance et les sensibiliser à des menaces qu’ils ne connaissent pas encore comme les menaces persistantes, les DDos…
Oui au BYOD, parce qu’il permet d’attirer de jeunes talents. Parce qu’il permet aussi de renforcer tant la réactivité que la productivité des équipes grâce à une connexion permanente avec l’entreprise, voire une réduction des coûts du système d’information. En revanche, la direction juridique fait face à de nouvelles interrogations sans réponse sur une frontière entre vie privée et vie professionnelle de plus en plus floue.
«Or, tout paraît simple,constate Benoit Maréchal, Partner, Collin Maréchal. Vous vous connectez quand bon semble, là où vous êtes -à la maison, au bureau, à l’hôtel à l’étranger. Au moment qui vous arrange, après avoir couché les enfants par exemple. Mais avez-vous tenu compte des réglementations relatives au droit du travail, notamment pour les frontaliers? Aux réglementations spécifiques à votre secteur d’activité?»
Le BYOD peut devenir la nouvelle bête noire des juristes car il concerne essentiellement trois domaines du droit: le droit social, le droit civil et le droit pénal. C’est surtout en matière de droit social que l’impact est le plus marqué et avec raison, prévient le juriste.
Qui plus est, derrière le BYOD, se cachent le CYOD, le COPE et le WYOD… Nouveaux acronymes, nouvelles réalités. Et différents risques qu’il s’agit d’identifier avant de s’avancer. De là, l’importance de la formation des utilisateurs, assure Philippe Zimol, Head of Telindus Training Insitute.«Imaginez ce que le futur nous réserve. WYOD signifie Wearable. Ces objets connectés à porter sur soi vont connaitre un énorme succès, en particulier grâce aux montres, aux lunettes et aux bracelets connectés. On ne soupçonne pas encore toutes les applications. Ni les risques. Aujourd’hui, d’ailleurs, la première préoccupation vis-à-vis de ces produits est moins la sécurité que le respect de la vie privée. C’est en particulier le cas des lunettes connectées…»
C’est pourquoi, chez Citrix, le vocable retenu est BYO (Bring Your Own). Qu’importe le terminal, qu’impote l’application. Le champ reste ouvert. Priorité aux services, pas aux devices, nuance Guillaume Le Tyrant, Responsable produit EMEA, Citrix. L’employé accède à un poste de travail virtuel, qui s’exécute côté serveur. Le matériel de l’utilisateur se contente donc d’afficher les écrans et de gérer les interactions.
«Cela fait quinze ans que nous faisons du BYO, quinze ans que les collaborateurs de Citrix peuvent accéder aux différentes applications: 150 sur site, 50 en mode SaaS et 25 mobiles. Quant aux périphériques, ils vont -aujourd’hui- du BlackBerry à l’iPhone, du PC sous Windows au Mac, peu importe. Au total, pour les seuls besoins de nos salariés, on sert 30.000 périphériques, alors que nous comptons un peu plus de 6.000 collaborateurs! En fait, et c’est toute notre diffrérence, on se contente de délivrer les services auxquels nos employés ont droit en fonction de leur activité, en fonction de leurs responsabilités. La seule question qui nous intéresse est l’éligibilité.»