Franchir l’obstacle de l’incertitude
Difficile, par les temps qui courent, de définir un budget. Face à l’incertitude, Katelijne Leemans, CFO SAP Belgium & Luxembourg, lance quelques pistes.
Aujourd’hui, pour un responsable financier, le plus grand obstacle tient à l’incertitude. L’incertitude au niveau du chiffre d’affaires, au niveau des résultats d’exploitation. «Nous n’avons pas de boule de cristal et ne savons pas comment la situation va évoluer.» Néanmoins, en tant qu’entreprise technologique, SAP peut y répondre.
«En 2017, SAP a commencé le développement d’un ‘value driver tree’ dans lequel nous suivons une série de KPI autour du chiffre d’affaires prévu et des activités nécessaires pour effectivement réaliser ces chiffres. Il en résulte un dashboard reprenant chiffre d’affaires, bénéfice, marge, flux de trésorerie, etc. Cela nous a donné une bonne vue sur les résultats qui se sont avérés plus mauvais que prévus. Avec ce modèle, nous avons également réussi à simuler différents scénarios et avons pu intervenir immédiatement. Pour l’année prochaine, nous disposons désormais d’une base solide pour formuler des objectifs et les atteindre.»
Suivre ce qui se passe, y compris chez les clients
Cette approche, explique Katelijne Leemans, repose sur la plate-forme d’analyse de SAP. Cette plate-forme permet d’implémenter un processus budgétaire entièrement collaboratif lié à tous les départements de l’entreprise. «Ainsi, les paramètres opérationnels sont continuellement traduits en chiffres financiers. Nous y ajoutons également des prévisions. Il peut même s’agir de modèles d’auto-apprentissage qui permettent de faire face à des événements inattendus tels que nous les connaissons cette année.»
SAP analyse également en permanence ce qui se passe chez ses clients. Quels sont les principaux problèmes auxquels ils sont confrontés en termes de chiffre d’affaires, de liquidités, de planification, etc. «Sur cette base, nous examinons ce que nous pouvons offrir pour les résoudre. Pensez par exemple à un ‘virtual close’.»
La force de la fusion des données
Les entreprises engagées dans la numérisation n’ont pas seulement un aperçu parfait de leurs propres chiffres, elles peuvent également se faire une bien meilleure idée de ce qui se passe en dehors des murs de l’entreprise. Il ne suffit pas de surveiller les résultats financiers, c’est l’ensemble de la situation qui peut faire la différence. En tant qu’entreprise, vous disposez également de données opérationnelles telles que les commandes confirmées ou les commandes placées. «En vous basant sur ces données, vous obtenez une bonne vue des résultats financiers, qui se réaliseront que beaucoup plus tard.»
SAP dit travailler énormément sur l’échange de données opérationnelles entre les entreprises d’une même chaîne de valeur. Après tout, estime Katelijne Leemans, c’est ainsi que l’on obtient une meilleure vue commune de l’ensemble. D’un point de vue technologique, c’est parfaitement possible. Cependant, le plus grand obstacle est que tout le monde n’est pas prêt à partager les données nécessaires pour parvenir à l’optimisation. Les entreprises qui le font, en récoltent actuellement les fruits.
La réduction des coûts, toujours la meilleure solution ?
En raison de la crise, des économies sont automatiquement réalisées sur un certain nombre de postes de dépenses. Il y a moins -ou pas- de voyages, il n’y a plus d’événements physiques, il y a beaucoup moins de voitures de société, donc moins de ravitaillement en carburant, les employés travaillent de chez eux…
Une bonne numérisation est une condition de base. «Vos employés doivent être capables de faire leur travail de manière productive, et cela vaut également pour les gestionnaires financiers. Chez SAP, nous sommes habitués à travailler virtuellement. Cependant, les entreprises qui doivent réaliser leur clôture financière sans être numérisées, se trouvent dans une situation difficile.»
De l’incertitude à l’élargissement du portefeuille
Bien entendu, les économies automatiques ne sont pas illimitées. C’est pourquoi, dit encore Katelijne Leemans, avoir déployé beaucoup d’efforts pour déterminer comment améliorer et élargir le portefeuille. En somme, comment créer de nouvelles sources de revenus possibles.
«Nous travaillons constamment sur de nouvelles solutions qui apportent une réponse aux besoins résultants de la situation COVID-19, poursuit Katelijne Leemans. Il est également important de ne pas perdre de vue le long terme. Par exemple, nous investissons aujourd’hui massivement dans l’intégration de nos solutions, afin d’être mieux préparés pour l’avenir et d’aider encore mieux les entreprises.»