L’Italie, qui assure la présidence de l’Europe jusqu’à la fin de l’année, a diffusé un document de travail dans lequel il n’est plus fait mention de la fin du roaming au 15 décembre 2015. En lieu et place, on trouve une simple réduction graduelle de ces frais: «La date de l’introduction initiale, sujette à des mesures de transition et à des limites de fair use, doit être définie et est une question politiquement significative», indique le document qui peut encore être amendé.
Le lobbying des opérateurs -qui voient d’un mauvais œil la fin d’une de leurs sources de revenus les plus lucratives- a fonctionné (les frais de roaming représentent 8% de leurs revenus (Ebitda)). Ils ont été entendus. Il est vrai qu’ils sont de plus en plus sollicités. La Commission européenne ne projetait-elle pas de leur demander de participer à des encans en dehors de leurs marchés domestiques? Mais là aussi, la proposition de l’Italie revoit le projet à la baisse, se contentant d’attribuer à la Commission un calendrier commun; les régulateurs nationaux conservant la haute main sur la décision finale.
Le discours italien est nuancé: l’objectif n’est pas de s’opposer néanmoins à la fin des frais d’itinérance, a fait savoir le sous-secrétaire aux télécoms Antonello Giacomelli dans un communiqué, mais de définir une nouvelle date qui devra convenir tant aux opérateurs qu’aux législateurs nationaux.
Le texte propose également de définir un usage raisonnable du roaming. Ainsi, les appels et communications électroniques passées en dehors des frontières nationales seraient ainsi compris dans les tarifs locaux jusqu’à une certaine limite au-delà de laquelle les services seraient facturés -une proposition qui aurait reçu un bon accueil des Etats membres.