L’eau, sujet de plus en plus sensible
Les membres du Climate Neutral Datacenter Pact, dont Google fait partie, s’engagent à réduire leur consommation d’eau. Un sujet sensible. Notamment au Luxembourg…
74 opérateurs de data centers se sont accordés sur une standardisation de l’utilisation d’eau pour les activités de refroidissement, limitée à 0,4 litre d’eau par kilowattheure de puissance informatique (0,4 l/kWh) d’ici à 2040. Le Climate Neutral Datacenter Pact placera les signataires parmi les opérateurs les plus efficaces au monde pour leur utilisation de l’eau. Le projet s’inscrit dans le cadre du Green Deal européen, avec l’objectif ambitieux de rendre l’Europe climatiquement neutre d’ici 2050.
L’eau, sujet sensible. Plus encore depuis la canicule de cet été. Au Luxembourg, le mouvement écologique vient de réitérer son opposition au projet de méga-data center de Google (1 million m² sur 4 étages) à Bissen, lequel pourrait consommer plus de 5% de l’eau potable du pays.
Moratoires sur l’eau…
Après la consommation d’énergie, la consommation d’eau par les data centers devient un sujet éminemment politique. Aux Pays-Bas, l’an dernier, Microsoft en aurait consommé quatre fois plus que prévu pour la climatisation de son centre de Wieringermeer : plus de 80 millions de litres, contre la vingtaine annoncée…
Avec des étés et des canicules qui s’étirent dans les métropoles mondiales, les opérateurs voient rouge. Quand le thermomètre grimpe, les efforts à consentir pour maintenir en fonctionnement optimal des milliers de serveurs informatiques dans une température aux alentours de 23 °C impactent directement la rentabilité des bâtiments. Pour nombre d’experts, nous verrons davantage de moratoires sur les centres de données en fonction de la disponibilité de l’eau, et si les conditions de sécheresse entraînent une panne de certaines installations existantes.
Stress hydrique
Aussi, l’initiative du Climate Neutral Data Centre Pact -dont on compte des acteurs comme Atos, AWS, Equinix, Google, Interxion, Microsoft, NTT Global ou OVHcloud- mérite d’être soulignée.
Les signataires se sont accordés sur une standardisation de l’utilisation d’eau pour les activités de refroidissement, limitée à 0,4 litre d’eau par kilowattheure de puissance informatique (0,4 l/kWh). Selon le communiqué de l’initiative, cette norme garantit que les centres de données exploités par les signataires seront classés parmi les plus efficaces au monde pour leur utilisation de l’eau.
D’autres paramètres sont également au menu, dont la nécessité de prendre en compte les niveaux de stress hydrique régionaux et le pourcentage d’eau non potable utilisé. Les signataires se sont engagés à respecter le standard d’ici 2040.
2040, n’est-ce pas trop tard ?
Dix-sept ans pour y arriver. L’échéance peut sembler lointaine compte tenu des effets du changement climatique et de la pression sur les ressources en eau qui se font déjà sentir à travers l’Europe.
Selon la CNDCP, « ce délai reconnaît le cycle de vie des systèmes de refroidissement actuels et le coût carbone intégré d’un remplacement anticipé ». L’impact qu’aura le CNDCP dépendra des systèmes de refroidissement que les signataires des opérateurs de centres de données ont déployés dans leurs familles de serveurs. Et puis, tous les systèmes de refroidissement ne dépendent pas de l’eau…