Digital Workplace, un principe à relancer
Alors que le télétravail se généralise, nombre de dirigeants d’entreprises s’interrogent sur les changements à opérer. Il est temps de relancer le digital workplace, estime Deloitte.
Oui au digital workplace. C’est d’ailleurs l’un des sujets majeurs du Tech trends 2021 de Deloitte Insights. «Beaucoup estiment qu’ils ont un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée et aimeraient continuer à travailler à distance, remarque Nick Smith, Partner, Deloitte Consulting, mais il y a aussi beaucoup d’incertitudes…»
De fait, alors qu’une généralisation mondiale du télétravail s’opère, un grand nombre de dirigeants d’entreprises s’interrogent sur les changements à mener. Ils doivent dès à présent se saisir de cette opportunité pour faire évoluer durablement l’environnement numérique de travail de leurs organisations. Par exemple, en identifiant les outils et services nécessaires pour que les salariés aient la même productivité à distance qu’en présentiel. L’entreprise de recrutement Robert Half a constaté que 60 % des professionnels qui ont fait la transition vers le travail à distance ont déclaré avoir un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Soit. Mais encore ?
Retour au bureau dans un environnement mixte
Cette mixité interroge. «Comment cela affectera le bien-être, l’apprentissage et la productivité ?», pose Nick Smith. Le travail 100 % à la maison a montré ses limites, en particulier la visioconférence -fastidieuse et intrusive. Quant à la productivité, elle peut s’éroder à mesure que la lassitude grandit….
Deloitte invite à voir plus loin. A mesure que l’économie repartira et que les employés reviendront au bureau, la question se posera de savoir comment pérenniser ces pratiques, mais dans un environnement où une partie de l’équipe est sur place et d’autres sont chez eux. Pour Nick Smith, il n’est pas envisageable d’obliger toute une équipe à venir au bureau, en même temps, certains jours par semaine. «Cela ne fonctionnera pas. Nous devons réfléchir à ce que sera le retour au bureau dans un environnement mixte».
Un réaménagement des bureaux s’imposera. Objectif : faciliter les échanges virtuels avec les collaborateurs à distance. Chez Deloitte, par exemple, toutes les salles de réunion ont été équipées de plateformes agnostiques de visioconférence. Et chaque place autour des tables de conférence est équipée d’une caméra individuelle et d’un microphone avec filtre antibruit.
Recours à l’intelligence artificielle
Dans son rapport, Deloitte suggère également que le bureau du futur devra probablement être «infusé» avec les mêmes technologies que celles des outils du travail à distance pour améliorer «l’expérience» du lieu de travail physique.
A cette fin, l’intelligence artificielle peut déjà aider des équipes à organiser leurs temps et leurs agendas. Elle peut aussi optimiser la manière de gérer les salles de réunions au bureau pour maximiser la valeur de l’espace. Voire promouvoir de meilleures interactions dans et entre les équipes.
Certains sentiront l’ombre de Big Brother. A tort, estime Nick Smith. «Il s’agit de comprendre les interactions, les connexions et la façon dont l’information circule entre les équipes». Le rapport de Deloitte suggère qu’en collectant et en analysant les données anonymisées sur la manière dont les outils et les plateformes sont utilisés dans le cadre du travail à domicile, les décideurs seront mieux à même de trouver une manière d’améliorer l’expérience employés, de stimuler la productivité et d’améliorer la rétention des talents.
Révéler les structures informelles… souvent plus efficientes
«Utilisons ces données pour s’assurer que les collaborateurs travaillent dans de bonnes conditions, à la fois au bureau et chez eux, afin de soutenir des opérations plus efficaces et plus rentables», peut-on lire dans le rapport. Ces données pourraient également faire émerger des corrélations entre certaines pratiques dans le digital workplace et des facteurs de succès.
Deloitte avance que les entreprises auront ainsi l’opportunité d’améliorer leurs processus et de créer des expériences employés plus personnalisées, sur le modèle de la personnalisation de l’expérience client des services pratiqués par des entreprises comme Netflix.
«Les entreprises les plus agiles étudieront ces schémas récurrents dans les données que les collaborateurs génèrent, et elles les utiliseront pour développer de nouvelles méthodes de travail», prédit Deloitte. Ces données pourront aussi révéler les structures informelles qui sont souvent plus efficientes que la structure organisationnelle formelle.
La fin des organigramme ?