DeFi, la fin de la finance centralisée ?
La blockchain plutôt que les banques traditionnelles ! Une décentralisation qui entrainera un remodelage des services financiers. La DeFi (Decentralized Finance) tiendra la vedette à ICT Spring 2022.
Des peurs et beaucoup d’espoir. La DeFi (Decentralized Finance) c’est tout simplement l’équivalent de notre système financier actuel, mais en version décentralisée. Autrement dit sans les intermédiaires, les autorités centrales, les tiers de confiance comme les banques. De là, bien des spéculations. Décentralisée, et donc sensiblement allégée, la DeFi ouvre la voie à des applications qui n’existent pas. Par exemple, contracter une assurance pour un seul vol en avion, acheter une part d’une propriété avec locataire et toucher un loyer en proportion de ce que l’on a investi. Ou, encore, investir sur une fraction d’action Apple ou Tesla.
Bye bye les autorités centrales ! Une option alternative inimaginable hier, rendue possible par les outils technologiques. Grâce à internet, à la blockchain, aux cryptomonnaies et aux smart contracts, il est possible de construire ce nouveau modèle financier. Nous n’y sommes pas encore, pas tout à fait. Mais demain ? La DeFi sera au cœur des conférences et des débats de l’événement ICT Spring 2022, les 30 juin et 1er juillet au Kirshberg.
Des produits financiers qui vont coûter nettement moins cher
Au cœur, donc, les smart contracts. Ceux-ci permettent d’associer un programme informatique à une monnaie donnée. Une fois l’application programmée, elle fonctionne par elle-même. Il en résulte donc des frais minimes pour l’usager puisqu’il n’existe pas de structure à entretenir, pas d’intermédiaires à rémunérer… Par ailleurs, les procédures d’inscription sont réduites au strict minimum. A la clé, une assurance basée sur la DeFi va coûter fort peu cher et une souplesse inconnue dans le monde réel.
Ces services comprennent le prêt ( où les utilisateurs peuvent prêter leurs cryptomonnaies et gagner des intérêts en quelques minutes plutôt qu’une fois par mois ), la réception d’un prêt instantanément, la réalisation de transactions en peer-to-peer sans courtier, l’épargne de cryptomonnaies et l’obtention d’un meilleur taux d’intérêt qu’auprès d’une banque, et l’achat de produits dérivés comme des options sur actions et des contrats à terme.
Open source
Pour faciliter les transactions commerciales en peer-to-peer, les utilisateurs utilisent des dApps, dont la plupart se trouvent sur le réseau Ethereum. Parmi les services DeFi et les dApps les plus utilisés, on trouve les pièces de monnaie ( Ether, Polkadot, Solana… ), les stablecoins ( dont la valeur est liée à une monnaie telle que le dollar américain ), les tokens, les portefeuilles numériques ( Coinbase, MetaMask… ), le DeFi mining ( aussi appelé liquidity mining) , le yield farming, le staking, le trading, l’emprunt, le prêt et l’épargne à l’aide de smart contracts.
Comme DeFi est open source, les protocoles et les applications sont théoriquement ouverts. Les utilisateurs peuvent les inspecter et innover. Par conséquent, les utilisateurs peuvent mélanger et assortir les protocoles pour débloquer des combinaisons uniques d’opportunités en développant leurs propres dApps.
Le risque d’un monde financier fracturé
Les utilisations les plus populaires comprennent l’envoi d’argent partout dans le monde (en peu de temps et à un prix abordable) ; le stockage d’argent à l’aide de portefeuilles de cryptomonnaies (et obtenir des rendements plus élevés que dans une banque traditionnelle) ; l’emprunt et le prêt en peer-to-peer ; le commerce de cryptomonnaies de manière anonyme et à tout moment 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ; le commerce de versions tokenisées d’investissements tels que des actions, des fonds, d’autres actifs financiers et des jetons non fongibles (NFT) et le crowdfunding.
Ce monde financier en devenir n’est pas sans conséquences. On pourrait voir advenir un monde financier fracturé. Avec, ici, des pays disposant d’une architecture décentralisée; là, un monde financier de pays plus avancés économiquement où subsisterait une finance beaucoup plus centralisée… qui pourrait même récupérer une grande partie ou totalité de la DeFi. Ce monde décentralisé au niveau financier permettrait de faire émerger plus de concurrence entre les acteurs. Mais aussi de développer de nouvelles offres, résoudre le risque de contrepartie qui est un risque majeur de la finance centralisée, tout en permettant à plus de monde d’avoir accès à des services financiers partout sur la planète.