Cookies publicitaires : pourra-t-on bientôt refuser ?
La Commission européenne veut imposer qu’un utilisateur dise avant toute installation d’un navigateur ou d’un logiciel s’il accepte ou refuse des cookies publicitaires.
Le texte est actuellement à l’étude. Si le projet reste en l’état, l’utilisateur devra dire avant toute installation d’un navigateur ou d’un logiciel s’il accepte ou refuse que l’outil ait recours à des cookies publicitaires. Un utilisateur de Chrome refusant la pratique ne pourrait donc pas être «suivi» à des fins publicitaires par le navigateur. Et ce même par les acteurs qui auraient obtenu son accord via leurs conditions générales d’utilisation.
En contrepartie, les internautes n’auraient plus à cliquer sur des bannières leur demandant s’ils consentent à ce qu’un cookie soit déposé chaque fois qu’ils visitent un site Web, comme c’est le cas aujourd’hui. Un modus operandi qui rendait la navigation sur Internet très pénible.
Ce faisant, la Commission européenne estime viser un «haut niveau de protection des consommateurs». Et de se reposer sur une enquête menée l’été dernier selon laquelle 82% des sondés estiment important que des cookies ne puissent traquer leur activité online qu’avec leur consentement.
Le texte imposerait de recueillir le «consentement préalable» du consommateur pour toute utilisation potentielle de ses données. A travers cette mesure, l’Union européenne entend obliger les Facebook Messenger, Gmail et WhatsApp, pour ne citer qu’eux, à recueillir formellement le consentement de leurs utilisateurs, quant à l’usage de leurs données personnelles.
Vers une hausse de l’adblocking
Le projet prévoit également de simplifier la vie des internautes, qui pourraient définir la règle d’usage de leurs données pour l’ensemble des sites qu’ils consultent dans leur navigateur. Un changement qui ne manque pas de faire réagir l’ensemble des acteurs de la publicité, à commencer par IAB Europe, qui collectent de nombreuses informations en vue du ciblage publicitaire. Ces derniers craignent en effet que la multiplication des messages incitant l’internaute à modifier ses paramètres de confidentialité ne soit contreproductive, et ne provoque une accélération des services d’adblocking.
De leur côté, les associations de consommateurs, à l’instar du Bureau européen des associations de consommateurs, saluent le texte: «Les consommateurs doivent avoir une alternative à une surveillance commerciale 24 heures sur 24 lorsqu’ils utilisent des services numériques.»
Ce projet de règlement, qui ne manquera pas d’être débattu et amendé, devrait entrer en vigueur en mai 2018.