Cloud public, holà sur les migrations !
Ralentissement du rythme des migrations vers le cloud public en 2023, prévoit l’Uptime Institute. Qui explique la tendance par les pressions sur les coûts et des attentes non satisfaites…
L’opinion selon laquelle le passage au cloud public est une alternative à faible risque, flexible et peu coûteuse a vécu. 2023 marquera une remise en question, estime l’Uptime Institute. On verra de plus en plus d’entreprises ayant des besoins d’infrastructure complexes ralentir ou mettre en pause leurs migrations. Oui au cloud public, mais après avoir bien tout analysé.
« Longtemps, les responsables de l’informatique critique ont considéré le passage au cloud public comme peu risqué. Ils ont également vu un moyen peu coûteux de se tourner vers l’avenir. Ces hypothèses sont maintenant sous pression », peut-on lire dans le rapport de l’Uptime Institute.
Le cloud public n’est plus considéré comme une option à faible risque
Changement de climat. Comme les années à venir menacent d’être économiquement et politiquement turbulentes, les infrastructures seront sujettes à des perturbations. Idem pour les chaînes d’approvisionnement. Les entreprises examineront de plus près les risques financiers et autres. Le déplacement des applications sur site vers le cloud public sera reconsidéré.
« Plus d’efforts et plus d’investissements pourront être nécessaires. Il faudra s’assurer que la résilience soit à la fois maintenue et clairement évidente. C’est un changement de paradigme. Le cloud public ne peut plus être considéré comme une option à faible risque. L’équilibre de l’incertitude est en train de changer. Idem pour les équations de coût. »
Comme mentionné ailleurs dans le rapport, les « migrations vers le cloud réussies et entièrement fonctionnelles » entraînent souvent des coûts supplémentaires « substantiels » liés à la réarchitecture des applications pour les rendre natives du cloud et les frais de consommation continus générés par l’exécution de charges de travail sur plusieurs zones de disponibilité pour des raisons de résilience.
« Il est clair que le coût du cloud n’a pas toujours été pris en compte. Or, l’une des principales raisons pour lesquelles les organisations déplacent leurs charges de travail sur site depuis le cloud public est le coût », poursuit le rapport.
Justifier les dépenses de migration
Il y a déjà des signes que cette tendance se manifeste. Le plus visible : les derniers résultats financiers publiés Amazon et Microsoft. AWS, en particulier, a enregistré son taux de croissance des revenus le plus faible à ce jour pour les trois mois précédant le 30 septembre 2022. Et d’attribuer ses performances aux clients cherchant à réduire leurs coûts en raison de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation…
« Même si les CIO continuent d’exercer des pressions pour passer au cloud, cela sera atténué par la nécessité de justifier les dépenses de migration. Bien qu’elles permettent une réduction de l’empreinte informatique sur site, de nombreuses organisations n’ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour gérer les coûts inattendus nécessaires pour rendre les applications cloud plus résilientes ou performantes », souligne l’Uptime Institute.
Non, le cloud public n’a pas atteint son apogée
Bref, un accès limité au capital, associé à des budgets plus serrés, obligera les dirigeants à réfléchir attentivement. Cela dit, le rapport s’empresse d’affirmer que le ralentissement du rythme des migrations pas être mal interprété. Non, l’adoption du cloud public n’a pas « atteint son apogée ». Oui, il y a toujours de « valeur stratégique » à passer au cloud.
Ce n’est qu’une tendance, nuance l’Uptime Institute. L’utilisation du cloud public continue de stimuler la croissance de l’industrie des data centers. Ne nous leurrons pas : le cloud public continuera d’être le choix quasi automatique pour la plupart des nouvelles applications. En revanche, « les organisations ayant des exigences complexes, critiques et hybrides sont susceptibles de ralentir ou de suspendre leurs migrations… »