Blockchain : oui ? Non ? Les nuances s’imposent
Après l’enthousiasme, les nuances. Si la blockchain attire toujours autant, il s’agit aussi d’en montrer les limites. Un phénomène qui n’est pas sans rappeler le cloud.
«Pour pleinement tirer parti de la blockchain, il faut ‘jouer’ à plusieurs, souligne d’emblée Céline Dupuy, Sales & Marketing Manager, Rcarré. C’est alors une promesse d’innovations !» Difficile d’éviter le sujet. Rcarré et Rcube l’avaient inscrit en bonne place de la deuxième édition de ProximiIT. «La blockchain est le ‘royaume de la confiance’, mais c’est aussi le ‘palais de la créativité’. Là où Internet ne fait passer ‘que’ de l’information -images, textes, sons-, la blockchain permet de ‘tokéniser’ une bien plus grande diversité d’actifs». Contrats, certificats, monnaie… De fait, la blockchain vient remplacer documents et intermédiaires de confiance dans tous les domaines. À la clé : accélération et meilleure sécurisation des transactions, baisse des coûts, nouveaux marchés…
Pour David Naramski, Partner, Nowina Solutions, si beaucoup d’entreprises s’intéressent au sujet, bien peu savent quel est finalement le potentiel de cette technologie pour leur business, ni quelles sont les limites techniques à lever pour révéler pleinement cette technologie dans les années à venir. «Pour moi, la blockchain est un artefact, voire une utopie. On se fait confiance, mais jusqu’où peut-on se faire confiance ?». De fait, les smarts contracts présents sur la blockchain sont dépendants des entrées saisies manuellement par l’utilisateur. Par exemple, la blockchain ne peut pas attester elle-même la véracité d’un diplôme : elle peut en assurer l’authentification pérenne si une institution l’inscrit sur le réseau. La promesse de pouvoir se passer de tout organe de régulation n’est pas souhaitable dans toutes les situations. D’autre part, l’utilisateur reste dépendant de la plateforme qui offre une interface d’utilisation pour cette blockchain…
Des opportunités, c’est sûr. Mais aussi des contraintes et des limites, s’accordent Céline Dupuy et David Naramski. Pour s’imposer, la blockchain devra relever trois défis majeurs. Deux défis techniques, la scalabilité et les temps de latence d’une part; l’interopérabilité et sa capacité à faire émerger des standards d’autre part. Enfin, son émergence est aussi conditionnée à la résolution de problématiques juridiques et écologiques.
Comme pour beaucoup d’autres technologies qui ont formé la révolution numérique, la blockchain va imposer des changements d’organisation et de culture très importants. Les entreprises auront peur de perdre le contrôle de leurs données et vont remettre en cause l’efficacité liée à la verticalité de leurs organisations. Tiens, tiens… Ceci ne rappelle-t-il pas la migration d’infrastructures dans le cloud, ce nuage si inquiétant ?
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