Anthos portera-t-il Google au sommet ?
Google impose Anthos, sa CMP. Une solution pour piloter des applications sur Google Cloud, mais aussi sur Azure, AWS ou on-premise.
Aux côtés de ces environnements de cloud hybride, le concept de multi-public cloud commence à s’imposer au cœur des portefeuilles de services des providers. Un sujet majeur, abordé par Romain Hervé (Cirruseo, Accenture) lors des Luxembourg Internet Days 2020. Avec, en point de mire, Google.
Premier à dégainer sur ce terrain, Google a pris le marché de court en avril 2019 avec Anthos. La plateforme centralise le management d’applications quel que soit le cloud, Google ou pas. Microsoft a suivi avec Azure Arc.
Tous deux ont été dessinés pour configurer des infrastructures Kubernetes sur des clouds tiers. Et, in fine, piloter l’intégration et le déploiement continus d’applications via les outils de DevOps qu’ils proposent en parallèle. Ainsi, Anthos peut gérer jusqu’aux services Kubernetes managés EKS d’Amazon et AKS de Microsoft…
La nécessaire «uniformité» du multi-cloud
Anthos va permettre à Google Cloud de se différencier. En particulier, faire la différence vis-à-vis d’Amazon dont l’objectif est de mutualiser sous sa bannière toute l’informatique en ligne de chacun de ses clients. Les commerciaux du groupe de Jeff Bezos auraient même interdiction d’utiliser l’expression «multicloud»…
Le géant de Mountain View, lui, insiste sur la nécessaire «uniformité» du multicloud. L’idée : permettre l’exécution des workloads d’entreprise n’importe où à l’aide des containers et de Kubernetes. Et cela quitte à automatiquement transformer les workloads existants sur VM en containers (via Migrate for Anthos).
Anthos permet aussi de convertir les applications Windows Server classiques en «containers» Windows Server 2019 afin de les exécuter sous GKE dans GCP. Et, à priori, également sous GKE sur Anthos).
Vers le multicloud…
Au lancement, la volonté de pouvoir exécuter «n’importe où» les workloads se focalisait davantage sur une expérience hybride limitée à «n’importe quelle infrastructure interne supportant Kubernetes associée à GCP». Mais l’universalité de la plateforme a gagné en crédibilité avec la disponibilité de Google Anthos sur AWS.
Une évolution somme toute logique. De nombreux clients souhaitent préserver leurs investissements existants à la fois sur site et dans d’autres clouds. Avoir une couche de gestion commune aide bien évidemment les équipes à fournir des services de qualité à faible coût.
L’arrivée dans l’univers du «On-Premises» de Google et de sa plateforme Anthos est un challenge pour les acteurs actuels des solutions d’infrastructures. Sont ainsi visés VMWare avec VSphere 7 incorporant nativement Kubernetes, Nutanix qui intègre Kubernetes via son service Karbon ou encore IBM avec Red Hat OpenShift.
La stratégie «cheval de Troie»
Ce faisant, Google ne cherche plus à rattraper AWS et Azure. Mais à s’en différencier. L’éditeur a saisi dans les mouvances hybrides et multicloud une opportunité. La stratégie «cheval de Troie» adoptée avec Anthos s’affiche désormais au grand jour et à de quoi faire réfléchir bien des responsables IT. En effet, Kubernetes est devenu incontournable. Dans son sillage, deux technologies associées sont également en train de s’imposer : Istio et Knative. Les entreprises qui envisagent ces trois briques comme fondation auront tout aussi vite fait de choisir Anthos. Ce qui crédibilisera d’autant Google Cloud Platform.