Solution unique en Europe, Clarence pourrait attirer de futurs « data hubs »
Au travers du CTIE (Centre des Technologies de l’Information de l’État), Clarence fournira au gouvernement luxembourgeois des services à haute valeur ajoutée dans un environnement totalement déconnecté. Le cloud souverain vise aussi l’Europe.
Après la CSSF ( Commission de Surveillance du Secteur Financier ) début décembre 2024, c’est au tour du Gouvernement luxembourgeois de prendre place dans la fusée. Jeudi passé, Stéphanie Obertin, ministre de la Digitalisation, Paul Konsbruck, CDEO, LuxConnect,et Gérard Hoffmann, CEO, Proximus Luxembourg, ont signé un partenariat entre le gouvernement et Clarence SA ( joint-venture de LuxConnect et Proximus Luxembourg ) en vue de l’exploitation de sa solution de cloud souverain déconnecté.
On en connait le principe. Clarence repose sur la technologie GDC Hosted (Google Distributed Cloud Hosted) qui propose notamment une isolation complète de l’infrastructure. Clarence est sous « air gap », ne nécessitant pas de connectivité à Google Cloud ni à l’Internet public pour gérer l’infrastructure, les services, les API ou les outils. Cette solution a été créée pour toujours rester déconnectée. Et de répondre à des exigences strictes, en conformité avec les contrôles de sécurité élevés du FedRAMP définis par le référentiel NIST SP 800-53, ICD 503/703, FedRAMP+ pour l’autorisation IL6 et FIPS140-2L3, ainsi qu’une gamme d’exigences européennes existantes et émergentes.
Dans la foulée des projets MeluXina-AI et AI Factory
Par la nature même de Clarence, c’est une première en Europe. De fait, Clarence est la seule solution souveraine et déconnectée pour des applications à la pointe de l’innovation, a précisé la ministre Stéphanie Obertin.
« Après la première e-ambassade au monde, le Luxembourg fait une nouvelle fois figure de précurseur en créant les conditions nécessaires pour la sécurité des données et leur utilisation par les administrations pour des services publics au profit des citoyens et des entreprises. » Et la ministre d’ajouter : « Ce partenariat avec Clarence -qui suit de près l’annonce des projets MeluXina-AI et AI Factory- cristallise la volonté du gouvernement d’investir de plus en plus dans des outils qui favorisent l’émergence d’un écosystème national des données renforçant toujours plus la souveraineté numérique du Luxembourg. »
Pratiquement, Clarence coopère pour l’exécution de la plate-forme avec LuxConnect, société privée à 100% détenue par l’État et acteur incontournable de l’opération de centres de données certifiés Tier IV, et avec Proximus Luxembourg, société réglementée par la CSSF. Quant à la gestion technique et opérationnelle de l’infrastructure, elle est pleinement dédiée assurée par le CTIE. Ce dernier peut donc exploiter et appliquer les technologies les plus avancées à ses données sensibles tout en assurant l’entière confidentialité, un contrôle complet et une souveraineté sans faille.
AI Act, sandboxes…
Dernier atout, LuxConnect. La plateforme de cloud déconnecté est installée dans ses deux centres de données Tier IV et gérée localement. Ce qui veut dire encore que Clarence offre une expérience proche du cloud public dans un environnement sécurisé et sous juridiction luxembourgeoise. « Cette solution unique permet non seulement un contrôle total des données, mais aussi la création de valeur pour le Luxembourg en renforçant notre autonomie numérique », ajoute Paul Konsbruck, CEO, LuxConnect.
C’est sur cette base solide que le Luxembourg pourra également répondre aux besoins spécifiques des cadres législatifs en matière de données, tels que l’AI Act, effectif dès le 2 février, avec l’implémentation de sandboxes dédiées strictement conformes et sécurisés ou, encore, le futur règlement européen relatif à l’espace européen des données de santé.
Clarence… dans la perspective de futurs « data hubs » européens
Si, dans un premier temps, le projet constitue ainsi un levier stratégique pour renforcer l’autonomie numérique du Luxembourg dans un cadre souverain, Clarence pourrait attirer d’autres acteurs que les pouvoirs publics luxembourgeois.
« Clarence et sa plateforme de cloud souverain déconnecté est en total alignement avec l’engagement du Luxembourg à être un pilier de confiance, de conformité et d’innovation dans l’économie numérique internationale », laisse entendre Gérard Hoffmann, CEO, Proximus Luxembourg.
Fort de sa solution souveraine et déconnectée, le Luxembourg occupe désormais une position unique en Europe. Dans ce contexte, Clarence pourrait accueillir différents « data hubs » initiés par la Commission européenne. Une quinzaine de projets seraient actuellement dans les cartons. Si, d’emblée, on songe à la santé, d’autres font aujourd’hui l’objet d’études poussées, notamment dans la sécurité.