La start-up luxembourgeoise AIVA lève 650.000 EUR. Musique !

AIVA compose -au départ d’un algorithme d’intelligence artificielle- des bandes sons originales pour des films, jeux vidéo et, plus généralement, pour l’industrie du divertissement.

AIVA (Artificial Intelligence Virtual Artist) vient de lever 650.000 EUR. Le concept et la technologie ont séduit plusieurs Business Angels ainsi que le fond d’investissement Kima Ventures, sous la tutelle du milliardaire Xavier Niel.

Créée en octobre 2016 par Pierre Barreau, CEO, son frère Vincent Barreau, COO, Arnaud Decker, CMO, et Denis Shtefan, CTO, la start-up compose des morceaux inédits de musique symphonique, grâce à un  algorithme d’intelligence artificielle. Belle envolée pour cette entreprise luxembourgeoise sortie lauréate du programme de Luxinnovation Fit4Start en février dernier. Trois mois plus tard, dans le cadre de la troisième édition de Pitch Your Startup, Aiva remportait le premier prix doté de 50.000 EUR offert par Docler Holding dans le cadre de l’ICT Spring.

Dans ses studios, afin d’entrainer l’intelligence artificielle sur l’apprentissage de la musique, l’équipe AIVA a commencé par nourrir l’algorithme avec plus de 15000 œuvres de musique symphonique écrites par les plus grands compositeurs comme Mozart, Beethoven, Bach et bien d’autres encore. Cela signifie que AIVA connait toutes les notes et accords qui sont joués ainsi que le tempo et le rythme. Grâce au Deep Learning, AIVA est à la recherche de règles de composition musicale afin de comprendre la base de la musique. Une manière pour la start-up d’entrainer son apprentissage est de prédire ce qui suit dans la partition. Une fois que l’intelligence artificielle devient fiable dans ses prédictions, elle crée un panel de règles mathématiques pour ce style de musique, lesquelles seront utilisées pour composer de nouvelles partitions uniques…

Les scénaristes, écrivains, producteurs de films et, plus généralement, l’industrie du divertissement comptent énormément sur la musique pour créer des moments inoubliables. Cependant, les contenus interactifs d’aujourd’hui, comme les jeux vidéo, possèdent uniquement deux heures de musique pour des centaines d’heures de jeu. La raison est simple : les compositeurs humains sont limités par des contraintes physiques. Plutôt que de répéter en boucle les mêmes musiques, l’intelligence artificielle offre une vraie alternative en augmentant la créativité humaine, et ceci afin que les jeux vidéo contiennent enfin des centaines d’heures de musique.

«Personnaliser la musique pour les jeux vidéo et pour les individus est notre vision, explique Pierre Barreau, CEO, AIVA. Une des fonctionnalités sur laquelle nous allons nous pencher, c’est la traduction de texte en musique, pour permettre à AIVA de lire un script de jeu vidéo ou de film, et de proposer une bande son la plus adaptée possible.»

Bien qu’ils soient focalisés sur le développement de leur technologie, les fondateurs d’AIVA -musiciens avant tout- ne croient pas que les algorithmes remplaceront les artistes. L’intelligence artificielle peut résoudre le problème de la feuille blanche tellement redoutée par les compositeurs, et répondre à de nouveaux besoins musicaux. Cependant, pour donner un souffle de vie à la musique écrite par AIVA, un orchestre et son chef, en chair et en os, restent indispensables