° Karin Devos, Country Delivery Manager, Xerox Belgium & Luxembourg: à entendre les entreprises, la notion de MPS est encore floue: elle varie d’une organisation à l’autre. Pourquoi selon vous?
«C’est avant tout une question de maturité. Plus petites sont les organisations, plus elles sont centrées sur la réduction des coûts, négligeant par conséquent les services que l’on peut mettre en place pour développer leur productivité et, au final, leur compétitivité. Les projets que nous menons avec les multinationales sont clairement centrés sur ce dernier aspect; ces entreprises ont une vision!»
° Ce n’est pas le cas en Belgique et au Luxembourg?
«Le tissu économique est différent: nous comptons peu de très grandes entreprises. Ce qui veut dire que la perception des MPS est différente. Si chercher à réaliser des économies est un objectif louable, est-ce le plus important? Souvent, j’entends dire ‘oui aux MPS, mais sans qu’il m’en coûte, sans payer plus cher que les clics’. Bref, l’attente est centrée sur des solutions ponctuelles, rarement globales. C’est négliger le fait que l’environnement de travail change en profondeur…»
° De fait, le nomadisme a fait éclater les structures traditionnelles. Mais est-ce la seule raison?
«La mobilité entraîne de nouvelles contraintes, en particulier au niveau de la sécurité. Ce qui veut dire, aussi, que la responsabilité du parc des systèmes d’impression a changé de main. C’est l’IT qui décide!»
° C’est rassurant!
«Oui dans le sens de l’homogénéité du système d’information. Mais on sent bien que l’IT ne cherche pas à voir plus loin. Le focus est limité: optimiser l’accès des utilisateurs et réduire toutes formes de risques.
«Un projet MPS n’est pas transposable: on ne ‘plaque’ pas une solution sur une organisation, chaque cas de figure est différent. En tenir compte constitue le point de départ de sa bonne gestion et des optimisations qui suivront -organisation, adaptation des usages, maîtrise budgétaire.»
° Ce qui veut dire que l’approche reste centrée sur la technologie…
«Oui, alors qu’il faut aborder la question de façon plus globale, s’intéresser sérieusement au rôle des documents dans l’organisation -de leur création jusqu’à leur disparition, et donc à leur transformation au fil des processus. Quid, en effet, de leur acquisition, de leur dématérialisation, du versement de ces documents dans des bases de données à archivage à force probante ou long terme, etc. A ce propos, on notera que le MFP n’est plus seulement lié aux impressions; il devient le socle de tous ces services, le centre nerveux de traitement de l’information.»
° Dans ce contexte, quel est le rôle de l’IT?
«Fédérateur! Il peut nous faire rencontrer les gens des métiers, lesquels vont naturellement évoquer leur façon de travailler, les processus en place. Ce qui nous permet d’ouvrir le débat. Cela dit, l’objectif n’est pas de remettre tout en question, mais identifier les pistes de progrès. Et agir par petites touches, régulièrement. Il y a beaucoup à gagner en développant une vraie stratégie documentaire ainsi que sa gestion tactique, construire les objectifs qui en découlent, par exemple réduire la quantité de papier ou améliorer le temps de réponse d’une application métier et demander des garanties de service. Ceci crée une vraie valeur pérenne pour l’entreprise.»