Hamm, mardi 27 mai, dans les locaux de JOIN Experience. Une centaine d’entrepreneurs originaires aussi bien du Luxembourg que de Wallonie invités par l’AWEX et Silicon Luxembourg dans le cadre de l’événement «Meetup: Exploring Wallonia’s Entrepreneur Scene».
«L’Europe se construit au niveau des régions», pose d’emblée Thomas Antoine, Ambassadeur de Belgique au Luxembourg. Aussi, l’accueil des startups chez le nouvel opérateur a valeur de symbole. «Nous sommes à la fois luxembourgeois et belges, mais à vocation résolument européenne, renchérit Pascal Koster, Managing Director. Les frontières? Quelles frontières? Hier, les opérateurs télécoms étaient nationaux, certains globaux. Nous pensons que ces notions n’ont plus sens; nos limites sont celles de la créativité et de l’innovation!» JOIN, rappelons-le, vient de conclure un partenariat avec BASE; un autre est attendu avec un acteur allemand.
«D’un côté de la frontière ou de l’autre, voire -le plus souvent d’ailleurs- des deux côtés: si les motivations peuvent être différentes, la même dynamique et la même ambition caractérisent actuellement nos startups», estime Anja Heinen, Conseiller économique et commercial à l’Agence Wallonne à l’Exportation et aux Investissements Etrangers. «Se lancer en Wallonie ou au Luxembourg? Il y a des avantages ici et là, répond, en écho, Charles-Louis Machuron, de Silicon Luxembourg. Qu’importe: jamais les relations entre nos deux pays n’ont été aussi étroites!»
Si l’on s’en tient aux seuls échanges de produits, le Luxembourg est le 7ème client wallon avec plus de 4% du chiffre d’affaires à l’export. Mais sans doute le 5ème, voire le 4ème de par le volume des échanges de services, qui caractérisent essentiellement le secteur ICT -conseil, développements, déploiements, etc. Quant à la Belgique, elle est -pour le Luxembourg- le premier fournisseur sur le site du STATEC avec plus de 35% de parts de marché en 2013….
Soirée sur le thème de l’échange. Les discussions vont bon train. Dans le premier panel, «How to fund your start-up?», Simon Alexandre présente les activités de The Faktory, accélérateur liégeois de startups. Lancement en septembre 2013, déjà quatre projets dans le pipe. Financer, mais aussi et surtout suivre les entreprises en supportant l’innovation. Incubateur et accélérateur, The Faktory est 100% privé, financé par l’ancien patron d’EVS, l’emblématique Pierre Lhoest. «Priorité aux projets disruptifs, explique Simon Alexandre. Le succès vient de l’innovation, à condition de réagir vite, très vite.» Rien à voir, donc, avec les invests publics: le conseil d’administration peut se réunir en une heure et décider le jour même d’investir dans une société innovante.
Autre profil intéressant, Crowd’in. Son ambition: étendre le principe du financement participatif. Jusqu’ici, le financement participatif n’est toujours pas régulé, bien que des règlementations s’appliquent à lui. Et à la différence d’autres initiatives, Crowd’in est le seul espace collaboratif soutenu par la Région wallonne. «Ce qui rassure, commente Joseph d’Ippolito, CEO, Crowd’in. Surtout quand, comme nous, nous proposons un modèle opérationnel hybride, basé sur de l’investissement participatif et classique.» Quatre modèles de financement sont proposés: quasi Equity based, Lending-based, Reward-based et Donation-based. Mais l’argent n’est pas tout. Crowd’in propose aussi au contributeur d’agir directement sur le terrain avec le porteur du projet: compétences mobilisées et partage d’idées. «Nous avons développé une méthodologie et des outils qui permettent d’une part de sélectionner des projets de qualité et, d’autre part, de les suivre dans leur évolution.»
Deuxième panel, les startups. Charles-Louis Machuron (Silicon Luxembourg) les appelle à se présenter. Et, surtout, à présenter leurs motivations. Il est évidemment question de leur origine… bien qu’il soit plus intéressant de considérer leur champ d’action: la Grande Région, voire au-delà.
Vivant à Namur, opérant depuis Luxembourg, comptant son principal client client à Paris: la géographie d’Olivier Dubois est celle de l’économie. Via OSCARS, sa société, il propose GIP (Geo Intelligent Platform), une plateforme d’acquisition et de traitement de données géo-localisées permettant de déclencher des alertes en temps réel en fonction d’événements spatiaux préalablement définis.
A Liège certains jours, à Luxembourg d’autres, Mike Mitchell, spécialiste du SEO (Search Engine Optimization) et du SEM (Search Engine Marketing), met en avant le «melting spirit luxembourgeois». Aujourd’hui CEO de eTeamsys, il optimise les sites web, positionne les entreprises dans leur stratégie numérique, canalise le trafic et amène de nouveaux prospects. Wallonie? Luxembourg? Dans la sphère de Google, le réseau des réseaux n’a jamais eu de frontière.