IBM fête les 50 ans du S/360, premier mainframe et premier ordinateur capable de traiter tous les types d’applications. Ce système changea non seulement l’entreprise IBM, mais l’industrie informatique naissante. Un millier de commandes furent enregistrées au cours du premier mois suivant l’annonce du 7 avril 1964!
Peu de produits dans l’histoire américaine ont eu un aussi grand impact que l’ordinateur IBM 360 -sur la technologie, sur la façon dont le monde travaille ou sur l’organisation qui les a créés. Jim Collins, auteur de Good to Great, classe l’IBM 360 comme l’une des trois plus grandes réussites commerciales de tous les temps, les deux autres étant le modèle T de Ford et le premier avion de ligne de Boeing, le 707. Il a placé IBM sur l’échiquier qui lui a permis de dominer l’industrie informatique durant 20 ans par la suite.
Plus important encore, avec l’ordinateur IBM 360, on entre dans une ère de compatibilité informatique. Pour la première fois, on permet à des machines d’une gamme de produits de travailler ensemble. Cinquante ans plus tard, les zEnterprise sont toujours compatibles avec le code écrit pour les System/360… au prix de quelques légères modifications. Au centre du code, le langage Cobol, né en 1959, a fédéré les spécialistes du mainframe. Beaucoup d’entreprises, notamment dans le domaine bancaire, ont élaboré leur propre logiciel en Cobol sur des systèmes IBM.
Au menu des premiers System/360, une architecture 32 bits avec support des nombres flottants, le tout piloté par des cartes perforées, assistées de bandes magnétiques (sans compter les disques durs, alors gros comme des machines à laver).
Côté OS, notons l’apparition rapide du multitâche ou encore de la gestion des machines virtuelles. Tout ceci avant même que le premier microprocesseur ne soit dévoilé au public. Au cœur de cette machine, des transistors, assemblés cependant sous la forme de modules cohérents.
À l’époque, toutefois, le succès de ce produit est loin d’être évident. La décision de Thomas Watson Jr. d’aller de l’avant et d’investir un montant, faramineux, de 5 milliards de USD (38 milliards d’aujourd’hui) dans quelque chose qui cannibaliserait les gammes de produits existantes est vue comme un mémorable risque commercial -comme la détermination qu’a le fils héritier de montrer qu’il peut assumer l’héritage de son légendaire père fondateur, Thomas Watson Sr., et apporter des changements à la technologie.