Le cloud profite plus à l’IT qu’aux métiers !
Le cloud profite davantage aux départements IT qu’aux autres métiers de l’entreprise, démontre McKinsey. Cela ne suffit cependant pas à en faire un succès.
Plus d’une entreprise sur trois déclare avoir l’intention de placer plus de la moitié de ses charges de travail sur le cloud. En soi, c’est une preuve de confiance dans le cloud. En même temps, constate McKinsey, la grande majorité de la valeur captée par les entreprises reste dans des poches isolées et à une petite échelle. Et ce serait plus net encore en Europe…
Les efforts en matière de cloud se sont concentrés de manière disproportionnée sur les améliorations IT… qui génèrent des taux de valeur inférieurs à ceux des opérations commerciales, estime McKinsey. « La capacité à tirer parti des nouvelles technologies, en particulier de la genAI, dépendra de la manière dont les entreprises parviendront à établir et faire évoluer leurs programmes cloud. » Et les analystes d’aller plus loin : « il n’est pas exagéré de dire que les ambitions de croissance de l’Europe dépendront de sa réussite dans le cloud. » A en croire le cabinet américain, les entreprises qui intègrent efficacement la genAI dans leurs transformations peuvent atteindre un retour sur investissement jusqu’à sept fois supérieur à celui de leurs pairs pour chaque domaine d’activité migré…
Une base cloud pour deux entreprises sur trois en Europe
Même si les résultats de l’enquête indiquent que moins d’un tiers des entreprises ont 50 % de leurs charges de travail dans le cloud, les aspirations sont croissantes. Près de deux entreprises sur trois disposent déjà d’une base cloud (avec plus de 20 % des charges de travail sur le cloud). Et une sur deux déclare qu’elle effectue une migration à grande échelle vers le cloud ou qu’elle crée de nouvelles applications et fonctionnalités dans le cloud.
Globalement, la valeur est au rendez-vous. Quatre fois plus d’entreprises (55 %) se déclarent satisfaites de leurs investissements dans le cloud que celles qui déclarent que les retours sont insuffisants (13 %). Environ 95 % de toutes les entreprises interrogées ont réalisé un certain degré d’améliorations opérationnelles, telles que la sécurité et la qualité. Et 75 % ont réalisé soit des économies sur les coûts IT, soit des augmentations de productivité.
En grattant un peu, on s’aperçoit que sept entreprises sur disent se concentrent sur les seuls gains en termes d’améliorations opérationnelles IT. Et négligent l’essentiel. En effet, seule une entreprise européenne sur trois environ surveille les résultats non-IT, tels que les économies de coûts hors IT (37 %) ou la génération de nouveaux revenus (32 %).
Il est temps de mettre l’accent sur les opérations commerciales
Par rapport aux entreprises américaines, environ cinq fois plus d’entreprises européennes poursuivent une migration vers le cloud axée sur l’IT, en mettant l’accent sur la suppression et le déplacement des charges de travail existantes, montre encore McKinsey. « L’accent mis sur les avantages informatiques est préoccupant pour les entreprises européennes qui cherchent à générer des revenus. Nos recherches et notre expérience montrent clairement qu’environ deux tiers de la valeur potentielle du cloud proviennent de l’augmentation des revenus et des économies de coûts dans les opérations commerciales. Les entreprises européennes qui mesurent les résultats au-delà de l’informatique tirent systématiquement plus de valeur du cloud que celles qui ne le font pas : 29 %contre 13 %. »
Il n’est pas surprenant que les taux d’adoption du FinOps varient également, puisque 63 % des acteurs européens signalent un certain degré d’adoption… contre 87 % parmi les entreprises US. C’est là, encore, un indicateur très signifiant.