Recruter, un exercice d’équilibre
Il n’a jamais été aussi difficile de recruter. Pas seulement pour innover et prospérer. Mais aussi pour maintenir l’existant. Le point avec Rimini Street.
Recruter, un exercice d’équilibre. Au-delà des retards de projets informatiques internes et des problèmes de productivité, 24 % des CIO interrogés par Rimini Street s’inquiètent d’un manque de talents IT disponibles avec des connaissances héritées. Par-delà l’innovation, nécessaire, c’est donc le maintien de l’existant qui est en jeu.
« Les défis technologiques prioritaires tels que la cybersécurité et le déplacement de l’infrastructure vers le cloud soulèvent la question à laquelle les responsables IT sont confrontés plus fréquemment que jamais : comment allons-nous trouver les talents technologiques nécessaires pour maintenir les systèmes existants opérationnels et également se développer ? », questionne Brian Slepko, Senior VP, Global Operations, Rimini Street.
Mêler nouveaux et anciens ensembles de compétences
Bien que le cloud, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique soient parmi les sujets les plus brûlants de la technologie à l’heure actuelle, 45 % des organisations interrogées prennent en charge les anciennes versions des logiciels SAP et Oracle, par exemple, alors même qu’elles se modernisent. 50 % des clients d’Oracle et 43 % des clients de SAP utilisent une version ancienne de leurs applications respectives, a chiffré Rimini Street.
« Il sera toujours nécessaire de mêler les nouveaux et les anciens ensembles de compétences, non seulement sur le plan technique mais aussi sur le plan fonctionnel, estime Brian Slepko. Par ‘fonctionnellement’, je veux dire des gens qui connaissent l’entreprise. »
Se protéger peut nuire à l’innovation
En d’autres termes, la plupart des organisations se concentrent sur l’acquisition de compétences émergentes plutôt que sur la conservation de leur base de connaissances existante. Un équilibre s’impose. Certes, il est difficile à trouver. Rimini Street constate certaines priorités. Ainsi, 49 % des responsables IT affirment que leur entreprise prévoit de recruter dans le domaine de la cybersécurité, 47 % dans le cloud. A première vue, la logique est respectée : la cybersécurité revêt un haut niveau de priorité dans toutes les entreprises, dans la mesure où les attaques et autres failles de données peuvent avoir des répercussions de grande ampleur et un impact négatif sur leur activité pendant de nombreuses années.
Cependant, se protéger peut nuire à l’innovation, à la capacité d’innovation en particulier. Ce qui représente une autre préoccupation majeure pour les sociétés de toutes sortes et de toutes tailles qui entament un processus de transformation numérique. C’est là que la prise en charge concomitante des technologies traditionnelles et de dernière génération s’impose. Dans le cas contraire, l’infrastructure IT risque de ne pas être en mesure d’évoluer de façon suffisamment rapide pour répondre à leurs nouvelles attentes métier.
Trois questions à se poser
Des tendances s’imposent. Ce sont les défis du moment. L’augmentation de l’efficacité opérationnelle et de l’automatisation ont généré 43 % des réponses. L’évolution du comportement et des préférences des clients suit avec 38 %. Puis l’alignement de la stratégie technologique sur les objectifs métier (33 %), l’introduction de nouvelles sources de recettes numériques (32 %) et la hausse de la pression concurrentielle (30 %).
« Les entreprises qui accordent une priorité excessive à un domaine au détriment des autres -a fortiori dans le contexte de la pénurie de talents- risquent d’être incapables de continuer à exercer correctement leurs activités informatiques quotidiennes », assure Pat Phelan, VP, Market Research, Rimini Street.
A l’entendre, les entreprises qui s’interrogent à propos de l’avenir de leur stratégie IT doivent se poser trois questions dont la réponse -qui ne sera ni simple ni rapide- nécessite une réflexion en profondeur. Un : comment l’entreprise parvient-elle à satisfaire ses besoins métier malgré le risque induit par la pénurie de compétences et de talents IT ? Deux : s’est-elle dotée d’une stratégie qui tient compte de ses besoins en compétences IT traditionnelles et émergentes ? Trois : dispose-t-elle des ressources en temps et en argent nécessaires pour former ses effectifs aux nouvelles technologies, ainsi qu’aux applications traditionnelles, tout en déployant une infrastructure informatique de nouvelle génération ?
Recruter… sans sous-estimer le quotidien
« La réponse à ces questions demande du temps, des recherches et, potentiellement, une analyse coûts-avantages de grande envergure pouvant inclure les coûts de recrutement, de formation et de fidélisation des collaborateurs. Il conviendra en outre de se demander si ces nouvelles recrues possèdent les compétences nécessaires pour gérer et exécuter les tâches quotidiennes, lancer de nouvelles initiatives technologiques et accélérer la croissance de l’entreprise dans ces deux domaines. »
Le défi est de taille, reconnait Pat Phelan. Les périodes d’immobilisation peuvent être onéreuses et pénalisantes, tandis que la sécurité et la conformité ne tolèrent le moindre faux pas. « En étudiant de près les capacités dont dispose votre entreprise en interne par rapport aux objectifs qu’elle s’est fixés, vous vous doterez de solides atouts pour former une équipe IT capable de répondre de façon optimale à l’évolution de vos exigences métier. »