Rencontres Stratégiques du Manager. Et de trois !
Sept orateurs de premier plan, ayant tous écrit un livre récemment, invités par le cabinet BSPK aux Rencontres Stratégiques du Manager. A partir du 18 mars.
Après une première édition à succès en 2019, et malgré le contexte chaotique de la seconde en 2020, le cabinet de conseil en management BSPK remet le couvert cette année avec ses Rencontres Stratégiques du Manager. La série de conférences, qui porte sur le thème du management, est destinée aux dirigeants, CEO et managers qui accordent de l’importance à leur développement personnel et professionnel et veulent donner du sens pour (faire) avancer en pleine conscience.
Y-aura-t-il un avant et un après-COVID-19 ? Nous dirigeons-nous vers un nouveau monde, comme certains l’espèrent et déjà le dessinent ? A cette question, Hubert Védrine, ancien diplomate et ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand ne répondra pas directement. A chacun sa vision du monde. Invité à clôturer le cycle 2021 des Rencontres Stratégiques du Manager, le 9 septembre prochain, il laissera la possibilité à tout un chacun d’imaginer le futur au départ des 250 entrées de son «Dictionnaire amoureux de la géopolitique» (Plon – Fayard). Car si le monde n’a jamais changé aussi vite, la géopolitique se nourrit aussi bien de phénomènes nouveaux, dont la pandémie que nous vivons actuellement que d’événements dont certains remontent à des millénaires. Le dictionnaire aborde les stratégies des acteurs étatiques, économiques, idéologiques, culturels ou sociétaux.
Et si les plus disrupteurs étaient les Chinois ?
Depuis un an, depuis les débuts de la pandémie, on se rend compte de notre dépendance vis-à-vis de la Chine. Pour acheter des masques FFP2, mais pas seulement. Pour David Baverez, les surprises sont encore à venir (conférence le 10 juin). Dans le monde de demain, un acteur comme Alibaba risque de nous surprendre par ses modèles disrupteurs à l’opposé des schémas occidentaux classiques. Ainsi, avec les paiements perçus comme une source de données-client, permettant par la suite le «cross-selling» de crédits et de produits d’épargne. De «check-out» digital chez nous, qui marque la fin de la relation-client, le paiement se transforme en Chine en digital «check-in», signant le début d’une relation-client de long terme grâce aux informations recueillies. C’est voir bien plus loin qu’Amazon.
Le 6 mai, Dominique Boullier, sociologue, auteur de «Comment sortir de l’emprise des réseaux sociaux» (éditions Le Passeur), nous questionnera sur la place que nous laissons aux réseaux sociaux. A leur emprise, précisément. Depuis quelques mois, la question du démantèlement des GAFAM est posée par la justice américaine et par la Commission européenne pour de nombreux motifs, dont celui d’abus de position dominante. C’est une vraie question. Mais il en est d’autres. Hormis les problématiques de concurrence, de protection des données et donc de souveraineté, il est urgent de s’interroger sur l’emprise mentale des réseaux. Il ne suffit plus de recommander les bonnes pratiques pour se déconnecter ni d’acquérir de nouvelles applications pour contrôler notre abus d’applications -en soi, une aberration
Les secrets de la performance… aujourd’hui
Alibaba, Facebook… derrière ces entreprises, des personnalités hors du commun. Des intelligences supérieures. Mais avant tout, des performants, estime Fanny Nusbaum, psychologue, docteure en psychologie, sophrologue, hypnothérapeute, thérapeute familiale et chercheuse en neurosciences. Elle vient de publier «Les secrets des performants»(Odile Jacob), ces personnes qui réussissent tout ce qu’elles entreprennent. Le 22 avril, elle viendra exposer son approche originale de la notion d’intelligence et les bonnes dispositions qui mènent à cet état de performance.
Pour elle, tous les performants -artistes, sportifs, scientifiques, peu importe- ont tous trois points communs. D’une part, une forme de connexion à leur environnement. Tout leur paraît facile quand ils sont en état de performance. Tous les voyants sont au vert, ils agissent de manière presque instinctive. Cela n’empêche pas un gros travail en amont. Autre point commun, tous les performants sont des hyperactifs. En clair, la faculté de réagir très rapidement, voire de traiter plusieurs choses en simultané. Par exemple, téléphoner en écrivant une texte tout en regardant la télé. Enfin, le troisième dénominateur commun, c’est l’autonomie émotionnelle et sensorielle. Les performants sont capables de convaincre leur entourage, de faire adhérer à leur mode de pensée alors qu’ils montrent une différence. Bref, ce sont des guides et non des suiveurs.
Comment reconstruire ?
Si cette crise est inédite, elle n’est pas unique. François Roche, journaliste spécialiste de la Russie et de la Chine, auteur du livre «Les patrons face aux crises» (éditions François Bourin) relativise. Que ce soit en France ou ailleurs, le patronat en a connu, des crises. Des grèves, deux guerres et maintenant des catastrophes sanitaires. Un siècle de secousses qui épousent l’Histoire de France, c’est la période qu’a choisi de retenir François Roche pour étudier l’incroyable résilience des entreprises et de leurs patrons. Plus la volonté de négocier. Il n’y a jamais eu de politique de la chaise vide, observe le conférencier. Ni en 1936, quand les usines ont été pour la première fois occupées par les ouvriers, ni en 1981, après l’élection de Mitterrand, ni pour les 35 heures. Mais aujourd’hui ? Comment reconstruire ? Ce sera la principale question de la conférence du 8 avril.
Equilibre et persuasion
Besoin d’hommes providentiels ou, plus simplement, de CEO courageux et équilibrés. Pour le général d’armée Pierre de Villiers, c’est l’équilibre qui fera la différence. Nous avons perdu une partie de notre souveraineté dans un certain nombre de domaines clés et l’on ne peut pas laisser cette fracture se développer, ce capitalisme débridé, ce libre-échangisme mondial non contrôlé. Il faut revenir à un capitalisme responsable, plus social. On peut aussi parler d’une fracture politique, d’une crise de l’autorité, d’un fossé qui s’est creusé entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent, explique-t-il dans «L’équilibre est un courage» (Fayard).
Finalement, soutient Pierre de Villiers, le coronavirus ne va pas changer fondamentalement les tendances, il va les accélérer. Et cette crise qui nous frappe de plein fouet, dans sa diversité, dans l’espace et dans le temps, accélère ce sentiment. En même temps, on redécouvre que nous sommes très vulnérables. Un virus peut contribuer à nous déstabiliser avec le retour de la mort. Ce sera le point de départ de sa conférence le 25 mars.
Vous !
L’art de diriger n’en sort que plus grand. C’est ce que démontrera Jacques H. Paget, le 18 mars. Expert en négociation et brillant illusionniste, auteur de livres sur le pouvoir de l’illusion, de la force mentale et de la fascination, il est passé maître dans l’art de la persuasion, conseillant aujourd’hui les entreprises en matière de négociation. Le coeur de sa méthode se résume aisément. En négociation, affirme cet ancien avocat, vous ne savez pas qui vous avez en face de vous. Vous ne connaissez pas votre interlocuteur, vous ne pourrez donc pas le manipuler. La seule personne sur qui vous pouvez agir pour la rendre convaincante, c’est vous !