Davos 2017 : la quatrième révolution industrielle dans les faits
Davos 2017, une édition axée sur la quatrième révolution industrielle. Comme l’an passé. Sauf que, aujourd’hui, on ne théorise plus, on y est !
Davos 2017 : pas moins de 24 tables rondes et discussions où il sera question de l’impact économique et social de la technologie, notamment dans le cadre de la quatrième révolution industrielle. Pour en parler, à Cologny (du 17 au 20 janvier), des personnalités de l’industrie technologique telles Marc Benioff (Salesforce), Jack Ma (Alibaba Group), Bill McDermott (SAP), Chuck Robbins (Cisco) et Satya Nadella (Microsoft).
Le thème de la quatrième révolution industrielle avait été abordé l’an passé; il revient en force, autant pour signifier un mouvement déjà en marche que pour préparer nos sociétés aux énormes bouleversements qu’elle est sur le point de provoquer. Le site Web officiel du World Economic Forum économique mondial consacre une page complète de son «Global Agenda» à cette quatrième révolution industrielle.
Approche intégrée et globale
«Nous sommes à la veille d’une révolution technologique qui va profondément modifier la manière dont nous vivons le travail et dont nous interagissons les uns par rapport aux autres, indique la page du Forum. Par son ampleur, par sa portée et par sa complexité, cette transformation sera différente de tout ce que l’humanité a vécu auparavant. Nous n’en connaissons pas encore son déroulement, mais une chose est sûre : nous devons adopter une approche intégrée et globale pour y répondre, en impliquant tous les acteurs du monde politique, des secteurs public et privé, des milieux universitaires et de la société civile.»
Voici un an, la quatrième révolution industrielle avait été esquissée. Aujourd’hui, on sent bien qu’elle est là, derrière la porte. Avec ses promesses, avec ses risques aussi. Les précédentes révolutions ont toujours été accompagnées par un progrès social et humain, avec un temps de transition. Mais aujourd’hui ? Avec la quatrième révolution industrielle, s’accordent les économistes et les historiens, nous entrons dans une sorte d’inconnue, peut-être une forme de création destructrice. Et cela inquiète autant que cela enthousiasme les «Davosiens». Souvenons-nous de l’étude intitulée The Future of jobs, présentée par le World Economic Forum voici tout juste un an : 5 millions d’emplois détruits d’ici 2020 dans les pays développés d’ici 2020 !
Vers une société «post-moderne» ?
Sans doute parlera-t-on moins de technologie et davantage d’intelligence, notamment d’intelligence artificielle, les robots permettant une interaction naturelle entre les ordinateurs et l’environnement humain. En soir, pas de réelles innovations. Les algorithmes de «deep learning» ou les machines et outils à commande numérique existent depuis plusieurs décennies, mais ces technologies peuvent maintenant s’appuyer sur les infrastructures et un volume de données qui n’étaient pas disponibles jusqu’à aujourd’hui. De là, bien des questions. Avançons-nous vers une société «post-moderne» respectueuse de l’homme et l’environnement ? Ou a contrario, sommes-nous en train de nous diriger vers un nouveau totalitarisme, à la chinoise, dopé par la puissance de la surveillance permanente des citoyens rendue possible par les technologies ?
De l’avis de politiciens et de chefs d’entreprises, le Forum de Davos permet souvent de dégager un consensus sur des sujets économiques, sociaux et politiques importants. Par exemple : comment se préparer à cette quatrième révolution industrielle ? Ou : quel impact aura-t-elle sur les emplois existants ? A Davos 2017, une table ronde sera même consacrée au revenu de base universel, un concept considéré jusque-là comme totalement utopique, mais devenu beaucoup plus réaliste avec la perspective d’une automatisation des tâches.