Du cloud dans le cristal de Baccarat via System Solutions

Baccarat bascule progressivement son informatique dans le cloud luxembourgeois de System Solutions. Un choix mûrement réfléchi, synonyme de sécurité et d’économie.

Il y a plusieurs façons de venir au cloud. Du jour au lendemain, en basculant tout le système d’information. Ou progressivement, sur base d’un plan d’évolution globale du système d’information. C’est ce dernier choix qu’a fait Baccarat, accompagné dans sa démarche par l’intégrateur System Solutions.

Baccarat emploie un peu moins d’un millier de personnes, essentiellement en France, sur son site de production, mais aussi au Japon, où l’entreprise réalise près d’un tiers de son chiffre d’affaires, en Chine, où elle est bien représentée tant à Pékin qu’à Hong Kong, et, enfin, aux Etats-Unis. Bon an mal an, Baccarat réalise un million de pièces, 98% de la production étant centralisée à Baccarat, petit village de Meurthe-et-Moselle, où l’on maîtrise tant la production du cristal clair que du cristal de couleur.

Côté distribution, Baccarat dispose d’un réseau propre reposant sur des boutiques, des concessions dans des department stores; Baccarat exploite aussi les canaux du wholesale (vente en gros) et travaille avec des prescripteurs, principalement des architectes et décorateurs de renom.

Opérer de façon autonome

L’informatique est répartie sur deux sites, à Baccarat et à Paris, siège des activités commerciales et financières. L’entreprise a aussi, pour des raisons historiques, localisé ses applicatifs de gestion : au Japon, en Chine et aux Etats-Unis. Ce qui veut dire que ses ressources sont disséminées, avec notamment deux informaticiens au Japon, deux autres aux Etats-Unis et dix en France, dont cinq dédiés à l’exploitation et trois au développement et l’intégration.

«L’objectif de l’IT a toujours été d’opérer de façon autonome, nous n’externalisons que de façon sélective si nous manquons de ressources ou de compétences spécifiques; nous pouvons ainsi avoir recours à des spécialistes sur des durées très courtes, dans des domaines pointus, pour des outils réclamant une expertise que jamais nous ne pourrions atteindre sans investissements constants», explique Thierry Mangin, CIO, Baccarat.

Avant d’entrevoir la possibilité d’exploiter les ressources du cloud, Baccarat a externalisé ses machines chez IBM, le but étant de sécuriser davantage l’infrastructure et de répartir le risque global sur deux sites.

«En soi, l’hébergement n’est pas une fin, juste une étape, poursuit Thierry Mangin. Encore faut-il entretenir les compétences, ce qui peut s’avérer coûteux dès lors que celles-ci ne sont utilisées qu’occasionnellement. Chez Baccarat, le tuning sur VMware en est un exemple. Et il y en a d’autres. Nous rencontrions aussi un souci de compatibilité comparée entre nos deux ERP : Generix et INFOR M3. Il s’agit d’ERP de générations différentes, le deuxième étant appelé à remplacer progressivement le premier. Suite intégrée d’applications collaboratives pour la conception, la gestion et le contrôle des activités de fabrication, de maintenance et de distribution, INFOR M3 nous offre plus d’efficacité pour tout ce qui concerne les processus de ventes, de marketing, de logistique, de production, de finance.»

Un choix sans contraintes

Un des premiers projets dans le cloud fut d’y déplacer Generix. Baccarat répondait à ses objectifs de sécurité renforcée et s’assurait de disposer de la puissance nécessaire en cas de besoin, la disponibilité de l’ERP étant par ailleurs assurée par System Solutions, qui réglait en même temps la question de la compatibilité comparée et la question du licensing avec Oracle, le DMBS sur lequel repose Generix.

Quant au choix de System Solutions, il s’est fait après une analyse des besoins. Si l’offre d’IBM avec SoftLayer fut une des premières pistes, la proposition butait sur l’usage de VMware, SoftLayer supportant prioritairement Citrix. «Chez System Solutions, nous n’avions pas ces contraintes, rassure Thierry Mangin. La compatibilité était entière. Y compris avec Oracle. L’environnement proposé était résolument ouvert.»

La décision de basculer dans le cloud n’est pas qu’une question de principe. Encore faut-il pouvoir répondre à de multiples critères opérationnels. En l’occurrence, Baccarat tournait sur une version datée du DBMS. «D’emblée, System Solutions a pris en compte cette contrainte, ce qu’un prestataire générique du cloud n’aurait pas fait, insiste Thierry Mangin. Nous avons toujours pu nous reposer sur leurs équipes pour différents petits réglages. Pour nous, choisir l’option cloud ne pouvait s’imaginer autrement, c’est-à-dire sans un accompagnement permanent.»

Proximité

C’est dire, encore, l’importance de la proximité. Baccarat n’aurait jamais imaginé un redéploiement de son système d’information via le cloud sans le support d’équipes localisées (entreprise luxembourgeoise, System Solutions est présent à Metz). «Oui au cloud, à condition d’être supporté par une équipe locale; oui au cloud à condition aussi de savoir où seront nos données et nos applications. Opérer depuis les data centers de System Solution au Luxembourg nous a rassuré. Son agrément PSF (Professionnel des Services Financiers) est un solide atout, même si, de par nos activités, nous ne sommes pas concernés par les réglementations financières. Nous l’envisageons davantage comme un plus, un label de qualité en termes de protection des données. Dès lors, quel que soit le secteur où l’on opère, cet aspect de protection des données ne peut que renforcer la confiance.»  

L’approche d’intégrateur de System Solutions a, aussi, été déterminante. La ressource -qu’elle s’exprime en capacité ou en puissance- ne suffit pas, estime-t-on chez Baccarat. Le géant du cristal attendait plus de sécurité, plus de contrôle surtout. «Nous voulions être accompagnés dans tous les domaines. Par exemple dans les processus de sauvegarde -une zone d’ombre pour nombre de prestataires du cloud computing. Si certaines des VM supportent des workloads critiques dans le cloud, une sauvegarde est indispensable…»

Ultime question, la réversibilité. Parmi tous les facteurs de confiance, la clause de réversibilité est la plus sensible : elle doit être pensée et formalisée par les deux parties afin de garantir l’efficience d’un contrat de service cloud jusqu’au moment de sa clôture. «C’est là un sujet sensible, or il faut bien l’aborder afin de préciser comment poursuivre l’activité en cas de rupture contractuelle du service ou à la fin naturelle de l’échéance du contrat, relève encore Thierry Mangin. D’un point de vue pratique, une clause de réversibilité entraîne des engagements réciproques entre les deux parties.»

HPE Helion, choix d’ouverture

L’innovation de la proposition technologique proposée a aussi joué. Premier partenaire certifié CloudAgile au Luxembourg et en Belgique francophone de HPE, System Solutions a bâti sa solution sur un cloud OpenStack reposant sur une infrastructure HPE Helion. Un choix subtil. Auprès des clients, en effet, OpenStack apparaît comme le «Linux» du cloud, fort de sa communauté de plus de 30 000 membres. Il s’adosse à une fondation qui réunit de nombreux ténors du numérique, d’IBM à VMware en passant par Intel, Dell ou Cisco. Résolument hybride, HPE Helion est aussi ouvert aux grands prestataires cloud comme AWS.

«Par ce choix, nous évitons tout ‘vendor lock-in’. Nous opérons aujourd’hui dans un environnement bien plus ouvert qu’hier ! En ce sens, le cloud nous rassure. Cela fait partie de la confiance. System Solutions a su la créer. Jamais nous ne nous serions engagés dans une relation sans avoir rencontré ses responsables, sans bien connaître notre interlocuteur, sans pouvoir le visiter. Plus la relation est bâtie sur la confiance, plus la proximité physique est primordiale !»

Le basculement dans le cloud n’est pas encore achevé. Il est progressif, notamment pour les ERP. Ce fut un choix collégial, défendu pour des raisons évidentes de sécurité. C’est là, selon Thierry Mangin, que System Solutions a pleinement joué son rôle d’intégrateur. Prochaine grande étape : le basculement complet d’INFOR M3. Ce sera durant le premier trimestre 2017.